Une centaine d’ONG demande au Parlement d’initier une enquête parlementaire sur la gestion du projet Inga III dans la province du Kongo Central.
<blockquote> « Malgré l’énorme potentiel énergétique dont dispose la RD Congo, notamment sur le site d’Inga (avec plus ou moins 46.000 MW), pouvant alimenter le pays entier et une bonne partie de l’Afrique, les statistiques ont démontré qu’au moins 85% de la population congolaise n’a pas accès à l’électricité alors que le droit à l’énergie électrique est un droit fondamental, garanti par la constitution congolaise en son article 48 et par le Pacte International relatif aux Droits Economiques Sociaux et Culturels, » notent ces organisations œuvrant dans le secteur de la gouvernance des ressources naturelles, et de la promotion et protection des droits humains en République Démocratique du Congo dans un communiqué publié ce mardi 15 août 2017.</blockquote>
Elles se disent très préoccupées par les obstacles liés à l’accès à l’information publique et à la gestion qualifiée d’opaque du projet de construction du barrage d’Inga III.
<em>« Beaucoup de tractation et discussion au niveau des différents partenaires et financiers de la RD Congo, qui ont conduit à la signature d’un traité entre cette dernière et la République Sud Africaine dont les clauses ne sont pas bien connues du public, avant de recevoir un début de financement de la Banque Mondiale qui par la suite s’est retiré du projet par manque de transparence, »</em> soulignent ces ONG qui disent se poser plusieurs questions liées aux enjeux et à la gestion dudit projet pour lequel, aucun mécanisme officiel d’accès à l’information publique n’est disponible et la redevabilité non définie.
<blockquote><em>« Pour être éclairées sur toutes ces préoccupations, les Organisations de la Société Civiles ont adressé de demandes d’informations sur le projet respectivement au Premier Ministre, au Ministre des Ressources Hydrauliques et Electricité, au Chargé de Mission du Président de la République et responsable de l’Agence pour la Promotion et Développement du projet Grand Inga « ADPI », à Monsieur le Directeur Général de la Société Nationale de l’Electricité « SNEL », au Ministre provincial en charge de l’énergie du Kongo Central et au Chef de Division provincial de l’énergie au niveau de Matadi. Aucune de ces demandes n’a reçu de réponse positive à l’exception de l’accusé de réception de la SNEL, »</em> rapportent-elles.</blockquote>
Ces Organisations de la Société Civile pensent qu’il n’est pas opportun de développer un grand projet tel que Grand Inga, « dans un contexte caractérisé par la mauvaise gouvernance ici traduit par l’absence de la transparence dans le développement de celui-ci ».
De ce fait, elles demandent au président de la République d’ordonner à son chargé des missions et responsable de l’ADPI de publier toutes les données disponibles en rapport avec le projet Inga, entres autres le traité signé avec la République Sud-Africaine sur le projet Inga III et autres accords financiers sur le projet.
Elles souhaitent également que l’ADPI soit placée sous l’autorité du Premier Ministre et du Ministre de l’Energie et Ressources Hydrauliques.