Le gouvernement congolais doute de la crédibilité du rapport publié, en juin dernier, par le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Zeid Al-Hussein, et accuse ce dernier “<em>d'être instrumentalisé par des puissances étrangères pour déstabiliser les institutions congolaises</em>”. Le rapport de la Haute instance des droits de l’homme fait état des violations des droits de l’homme dont a été victime la population de l’espace Kasaï.
Le gouvernement congolais affirme que le rapport de M. Zeid se basant sur des témoignages des réfugiés congolais en Angola ayant fui les exactions au centre de la RDC est “<em>prématuré et inopportun</em>”. Kinshasa dénonce un rapport “<em>peu crédible, non vérifié et recueilli unilatéralement par le Haut-commissariat de l’ONU</em>”
<i>«</i><em>Pour le gouvernement congolais, pareille démarche renforce les suspicions quant à la neutralité du Haut-commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme et la volonté de certaines puissances étrangères hostiles à vouloir instrumentaliser ce dernier pour déstabiliser les institutions congolaises</em><i> »</i>, déclare Kinshasa dans un communiqué publié ce vendredi 4 août 2017.
Le gouvernement accuse également M. Zeid "<em>d’avoir fui la réalité de la crise sur le terrain (les Kasaï) pour aller enquêter en Angola</em>".
Suite aux difficultés d’accès à certains sites, en juin dernier, le haut-commissariat avait dépêché des équipes en Angola pour conduire des enquêtes auprès des réfugiés ayant fui des exactions dans les Kasaï afin de faire la lumière sur les violences qui sévissent, depuis un an déjà, au centre de la RDC. Une démarche que le gouvernement congolais rejette demandant le respect des dispositions de la résolution 35/33 signée à la dernière session du Haut conseil de l’ONU aux droits de l’homme, à Genève. Cette dernière fait appelle à une enquête conjointe entre le gouvernement congolais et une équipe d’enquête internationale.
Le 19 juillet dernier, le Haut-Commissaire avait désigné trois experts pour enquêter sur les exactions dans les Kasaï aux côtés des enquêteurs congolais. Les experts de l’ONU arriveront en RDC le 3 septembre prochain.
<strong>Will Cleas Nlemvo</strong>