La MONUSCO dit ne pas pouvoir confirmer la présence du M23, le Général-major Léon Mushale répond

ACTUALITE. CD vous résume la séance des questions-réponses de la conférence de presse que le Général-major Léon Mushale a tenu ce mardi 31 janvier 2017 à la 34ème région militaire à Goma (Nord-Kivu).

La troisième zone de défense est le  commandement de l'armée (FARDC) dans les provinces du Maniema, Nord et Sud-Kivu, Haut et Bas-Uélé et Tshopo.

Le Général-major Mushale s’exprimait sur la situation sécuritaire qui a prévalu au pied du Mont Mikeno dans le territoire de Rutshuru.

<strong>L’Armée montre le présumé combattant M23 capturé alors que le Rwanda a annoncé avoir accueilli 30 combattants M23 dimanche dernier. Où sont leurs armes ?</strong>

Effectivement le Rwanda a publié une liste de trente ou trente-deux. Il y en a ceux qui parlent de cinquante-deux, de soixante,  l'essentiel est qu’ils se soient rendus au Rwanda ça c’est sûr. Le gouvernement a reconnu qu’ils sont là-bas et qu’on est en train de les identifier, de les interroger, c’est ça les preuves qu'ils sont là. Maintenant dire combien ils étaient, c’est à eux de nous répondre. Le témoin qui est avec nous vous dira combien ils étaient au pied du Mont Mikeno. Où sont les armes ? Je crois que c’est le pays voisin qui les a reçu, il peut nous dire où se trouvent leurs armes puisqu’il les a reçu quand même, ils venaient de fuir le terrain de combat.

<strong>Aujourd'hui comme vous avez repéré Makenga, où se trouve-t-il exactement ?</strong>

Makenga a fui. Le témoin nous a dit que quand ça a commencé à tirer, on a vu ses gardes du corps le transporter et fuir en premier avec lui, suivi d’autres membres de son staff et d’autres M23. Le témoin a vu. Lui (Makenga) s’est terré dans la broussaille pour n’est pas être vu, et puis quand les militaires sont arrivés il a levé la main il a dit que moi je n’ai pas fui, je suis là. Mais Makenga est là, Mboneza est là, Claude est là.

<strong>D’autres sources renseignent que les deux hélicoptères ont été abattus par les armes …</strong>

Je démens formellement cette version d’abattage. Parce que ni Makenga ni personne d’autre ne savaient que l’hélicoptère était tombé. Alors comment ils pouvaient abattre un hélicoptère qu’ils n’avaient pas vu, dont ils n’avaient pas l’Information qu’il viendrait circuler ? Le capturé dit que Makenga a appris qu’il y avait un hélicoptère qui était tombé seulement quand les 15 qui étaient venus le voir pour lui amener les vivres et les autres histoires… quand ils étaient répartis et sont revenus en courant disant qu’ils venaient de voir un hélicoptère des FARDC tombé dans le parc. Très vite Makenga dit à ses hommes de lui ramener le personnel et les contenus de l’hélicoptère. Ça veut dire que personne n’a tiré sur cet hélicoptère (...)

<strong>Comment est-ce que les combattants M23 ont réussi à entrer au Congo alors qu’il y avait une alerte qui a permis aux FARDC de se déployer à la frontière ?</strong>

La frontière qu’ils (M23) ont utilisée est partagée entre trois pays. Le nôtre (RDC), l’Ouganda et le Rwanda, ça ne se cache pas, c’est dans le triangle là. S’ils sont dans les pays voisins nous n’avons pas de contrôle sur eux. Qu’ils soient en Ouganda ou au Rwanda nous ne pouvons pas aller les chercher parce qu'ils sont dans un pays voisin, nous devons respecter la souveraineté du voisin. Mais quand ils profitent des manœuvres pour s’infiltrer… eux sont les hors-la-loi, ils sont entrés en cachette.

<strong>La Monusco dit ne pas reconnaître la présence des combattants M23 sur le sol congolais, qu’en dites-vous ?</strong>

Je crois que vous êtes étonnés comme moi d’entendre des gens tenir de tels propos. Mais nous, nous avons des preuves. Eux,  ils se basent sur des affabulations, sur l’imaginaire. Mais nous, nous basons sur les faits, et les faits c’est quoi ? Nous nous sommes battus contre le M23 sur le Mont Mikeno, les corps M23 sont là (dans l’ambulance) si vous voulez les voir, ils sont là. Nous n’avons pas voulu les enterrer en brousse, nous avons voulu les amener comme preuve. Heureusement que nous avons capturé un vivant qui parle. Qu’est-ce qu’il faut encore montrer à ceux qui disent que le M23 n’existe pas pour croire ? Il faut encore quel type de preuve pour qu’ils croient ? S’ils veulent, qu’ils viennent voir le capturé, qu’ils causent avec lui. Qu’ils viennent voir les corps qui sont là…

<strong>Confirmez-vous qu’il y avait un russe parmi les membres d’équipage ?</strong>

Ce n’est pas nous qui fabriquons ces avions. Nous les achetons à l’étranger. Et pour les utiliser, il faut un début d’apprentissage, et c’est le fabriquant lui-même qui vous apprend comment utiliser ses matériels. Alors nous avions des instructeurs qui étaient à côté de nos pilotes pour voir s’ils ne vont pas commettre des bévues en pilotant.

Propos recueillis par Patrick Maki (@PatrickMAMS7)

Photo ACTUALITE.CD (Pascal Mulegwa)