Elikia M’bokolo prévenait depuis longtemps: « Un dialogue sans fond »

Le Professeur Elikia Mbokolo explique les enjeux du dialogue dans le contexte historique congolais. Devant la caméra de Patient LIGODI, il donne quelques repères historiques et les préalables au dialogue,
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-85" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="85"><em>« Le vrai dialogue, c’est pour poser une question et pour la résoudre. Cela en faisant attention que sur une question, il n’y a pas une réponse. Il y a toujours plusieurs réponses. On choisit une par rapport à ceci ou cela. »</em></blockquote>
Extrait choisi:
<blockquote class="blockquote-style-1 position-center text-left width-85" data-style="style-1" data-position="center" data-align="left" data-width="85"><em>« Le problème dans le débat actuel ce qu’on a l’impression qu’il y a plusieurs questions qui sont formulées. On peut même dire qu’il y a déjà des réponses aux questions qui sont formulées. On a l’impression que pour un certain nombre des gens du côté des ceux qui sont au pouvoir la question c’est : Nous on veut rester. A quelle condition vous nous allez nous laisser rester en place. Ceux qui sont dehors, certains d’entre eux diraient en lingala : Botia kiti biso mpe to vanda (Ndld: Arrangez-nous une place autour de la table). D’autres diraient « Bo pusana biso mpe tolia » (Ndlr: Bougez-vous pour que nous aussi nous mangeons). Donc face à tout ça si on posait la question qu’il faut, beaucoup des congolais comprendraient la nature de la société dans laquelle nous sommes, la nature du régime dans lequel nous sommes et la question de notre devenir. Aux USA, on discute de la situation de la nation, les noirs, les latinos, l’économie, etc. Les français posent les mêmes questions: l’économie, le social, etc. Ces enjeux-là et ces questions-là, nous, on ne se les pose pas. Ça voudrait dire que par rapport à beaucoup des ceux qui exercent le pouvoir, la question sociale n’est pas une question, la question économique n’est pas une question, la question culturelle n’est pas une question. Donc la vraie question du Congo est la question du pouvoir : qui va l’exercer et comment on va l’exercer ? Alors qu’on nous dise que l’ouverture des sièges à pourvoir est la solution pour régler les autres questions. Là, on comprendrait. »</em></blockquote>
Interview réalisée en mars 2016.

Historien, Professeur des universités, le Professeur Elikia Mbokolo est également auteur des plusieurs ouvrages sur l’histoire de la RDC et du continent africain.

Quelques ouvrages :
<ul>
<li>Msiri, bâtisseur de l’ancien royaume du Katanga (Shaba), éd. Nouvelles Éditions africaines, Paris-Dakar-Abidjan, 1976.</li>
<li>Noirs et Blancs en Afrique équatoriale : les sociétés côtières et la pénétration française (vers 1820-1874), Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, Paris, 1981.</li>
<li>L’Afrique au XXe siècle : le continent convoité, Éditions du Seuil, Paris, 1985.</li>
<li>Moi, l’autre, nous autres : vies zaïroises ordinaires, 1930-1980. Dix récits, éd. Safi–Célat, Québec, 1990.</li>
<li>L’Afrique noire. Histoire et civilisation, 2 vol., en collaboration avec Sophie Le Callennec, éd. Hatier, Paris, 1992.</li>
<li>L’Afrique entre l’Europe et l’Amérique : la place de l’Afrique dans la rencontre des deux mondes, éd. UNESCO, Paris, 1995.</li>
<li>Au cœur de l’ethnie (dir. en collaboration avec Jean-Loup Amselle), éd. La Découverte, Paris, 19997.</li>
<li>Afrique noire. Histoire et civilisations. Du XIXe siècle à nos jours, coéd. Hatier/AUF, Paris, 2004.</li>
<li>Médiations africaines. Omar Bongo et les défis diplomatiques d’un continent, éd. L’Archipel, Paris, 2009.</li>
<li>Élections démocratiques en RDC. Dynamiques et perspectives, éd. AGB-PNUD, Kinshasa, 2010.</li>
</ul>