RDC : blocage autour des prisonniers, le cessez-le-feu de nouveau fragilisé

Les rebelles du M23 à Goma
Les rebelles du M23 à Goma

Malgré un cessez-le-feu négocié à Washington et à Doha, les affrontements se poursuivent en RDC. En cause : l’absence de compromis lors du cinquième round de négociations et une méfiance persistante entre Kinshasa et l’AFC/M23.

Les pourparlers n’avaient pas pour objectif d’aborder les causes profondes du conflit, mais seulement des mesures dites de confiance, préalable à des discussions de fond. L’AFC/M23 avait d’ailleurs mandaté deux délégués techniques, le colonel Padiri et René Abanzi, pour participer, selon les informations de ACTUALITE.CD.

Deux documents ont été signés, mais séparément : un mécanisme d’échange de prisonniers entre l’AFC/M23 et le CICR d’une part, et entre le gouvernement et le CICR d’autre part. Aucune signature directe n’a eu lieu entre Kinshasa et les rebelles. 

Le ministre de la Justice, Guillaume Ngefa, a exclu toute libération de prisonniers soupçonnés de crimes graves, alors que le mouvement attend la libération de plusieurs de ses cadres condamnés à mort, un point de blocage majeur.

Au-delà de ce différend, c’est surtout l’absence de confiance qui domine. Chaque camp continue de renforcer ses positions. L’AFC/M23 a présenté de nouveaux combattants, dont d’anciens militaires des FARDC, ce qui a provoqué la colère de Kinshasa. Le gouvernement a appelé publiquement ces militaires à retourner leurs armes contre les rebelles.

Selon plusieurs sources, les deux parties misent sur le rapport de force militaire pour arracher des concessions. C’est ce qui explique que, malgré les efforts de médiation et les accords signés, les hostilités reprennent sur le terrain.