Le Conseil des droits de l'homme des Nations-Unies tient du 8 septembre au 3 octobre 2025 sa soixantième session ordinaire dans la Salle des Assemblées et, du 6 au 8 octobre, dans la salle XVI du Palais des Nations à Genève (Suisse). La session s’ouvre déjà ce lundi 8 septembre sous la présidence de l’Ambassadeur Jürg Lauber, Représentant permanent de la Suisse auprès de l’Office des Nations Unies à Genève.
Selon le communiqué de l'ONU consulté par ACTUALITE.CD dimanche 7 septembre 2027, durant près de cinq semaines de session, le Conseil examinera plus de soixante rapports présentés par le Secrétariat des Nations Unies et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, des experts des droits de l'homme et d’autres organes d’enquête concernant de nombreux thèmes et intéressant la situation des droits de l'homme dans plus de quarante pays. Au total, le Conseil tiendra quelque 37 débats interactifs avec le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, M. Volker Türk, des titulaires de mandats au titre des procédures spéciales, des mécanismes d’experts et organes d’enquêtes, et des représentants d’autres organes.
Le rapport de la Mission d'établissement des faits (FFM) du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme sur la situation au Nord et au Sud-Kivu à l'ordre du jour
C'est dans ce cadre qu'une délégation du gouvernement congolais séjourne déjà à Genève en Suisse où la situation sécuritaire dans l'Est de la RDC est à l'ordre du jour. Il s'agit notamment du Ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux Guillaume Ngefa, les ministres des Droits humains Samuel Mbemba, de la Communication et Médias Patrick Muyaya, ainsi que la vice-ministre des Affaires étrangères, Noëlla Ayeganagato, font partie de la délégation congolaise à ces assises.
"Un autre dialogue élargi aura lieu le 9 septembre avec la mission d’établissement des faits chargée par le Conseil d’enquêter sur les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire commises dans l’est de la République démocratique du Congo, avant que ne se tienne le débat général sur le rapport du Haut-Commissaire" précise le communiqué de l'ONU.
Ces assises interviennent après la publication par le Haut Commissaire des Nations-Unies aux Droits de l'homme du rapport de la mission d'établissement des faits décidée à l'issue de la 37e session extraordinaire du Conseil des Droits de l'homme de l'ONU en février 2025. Ce rapport produit par la Mission d'établissement des faits (FFM) du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) sur la situation au Nord et au Sud-Kivu indique que depuis fin 2024, de graves violations des droits humains ont été commises par le M23, soutenu par les Forces de défense rwandaises (RDF), ainsi que par les Forces armées congolaises (FARDC) et les groupes armés affiliés.
Le gouvernement Congolais qui a salué les conclusions de ce rapport va profiter de ces assises pour appeler une nouvelle fois à la mobilisation internationale accrue contre les crimes liés à l'agression rwandaise. Pointées également dans ce rapport parmi les forces à la base des violations des droits de l'homme, le gouvernement va tenter de défendre les Forces Armées de la République Démocratique du Congo qui selon le gouvernement agissent pour défendre l'intégrité du territoire national et redevables de ses actes contrairement à un mouvement rebelle soutenu par un pays étranger en l'occurrence le Rwanda. En difficulté financière depuis sa mise en place, Kinshasa va une nouvelle fois plaider pour plus de moyens financiers à la Mission d'établissement des faits (FFM) du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) sur la situation au Nord et au Sud-Kivu pour poursuivre son travail conformément au mandat du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies.
Plaidoyer pour la reconnaissance du génocide congolais
Profitant de ces assises,le gouvernement prévoit d'organiser plusieurs manifestations parallèles. La mission permanente de la RDC à Genève en collaboration avec la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et de soutien aux réformes (CIA-VAR) et le Fonds National des Réparations des Victimes des Violences Sexuelles liés aux Conflits et des Victimes des Crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité, FONAREV ont prévu du 8 au 10 septembre 2025 une activité culturelle intitulée :ART EXPO avec comme thème :l'Art pour la paix et la résilience " à l'esplanade du Palais des Nations. En date du 8 septembre toujours, une conférence sera organisée dans la salle XVII(Émirats arabes unis) autour du thème : "Trente ans de conflits armés en RDC : appel à la reconnaissance des génocides oubliés ou ignorés, à la vérité et à la justice".
"En marge de la 60è Edition du Conseil des Droits de l’Homme, la Mission Permanente de la RDC auprès de l’Office des Nations Unies et des Institutions Spécialisées à Genève organise en collaboration avec la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et de soutien aux réformes (CIA-VAR) et le Fonds National des Réparations des Victimes des Violences Sexuelles liés aux Conflits et des Victimes des Crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité, FONAREV un évènement parallèle: Thème: Trente ans de conflits armés en RDC: appel à la Reconnaissance des génocides oubliés ou ignorés, à la vérité et à la justice", a annoncé sur X le ministère des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie.
À l'occasion de la commémoration de l’an 3 du Genocost, génocide congolais pour des gains économiques, initiée depuis maintenant 3 ans, le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi avait annoncé une campagne politique et diplomatique que va mener dans les prochains jours le gouvernement en vue d'obtenir la reconnaissance internationale du génocide congolais (Genocost).
Alors que Kinshasa a toujours considéré la demande de la communauté internationale d'ouvrir ses frontières lors du génocide Rwandais comme la cause principale de l'instabilité dans l'Est, Félix Tshisekedi a rappelé à la communauté internationale son devoir moral et politique de soutenir la démarche menée par son pays la République Démocratique du Congo de reconnaissance internationale du génocide congolais.
Clément MUAMBA