Perception des frais scolaires dans les zones sous contrôle de l'AFC/M23:"la gratuité de l’enseignement primaire public est un principe constitutionnel intangible, irréversible et non négociable", rappelle le ministère de l'éducation nationale

Photo d'illustration
Photo d'illustration

Consolider les acquis de la gratuité de l'enseignement de base qui a permis depuis sa mise en œuvre en 2019 à des millions d'enfants de reprendre le chemin de l'école fait partie des objectifs du gouvernement assignés au ministère de l'éducation nationale et nouvelle citoyenneté conformément aux dispositions de l'article 43 de la constitution.

Cette décision est remise en cause lors de cette nouvelle année scolaire 2025-2026 dans les territoires sous contrôle de la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda. Dans un arrêté datant du 30 août dernier, le gouverneur du Nord-Kivu pro AFC/M23 a décrété le paiement obligatoire de frais scolaires allant jusqu’à 30.000 francs congolais par élève et par trimestre, une mesure qualifiée d'"illégale"  par Kinshasa qui viendra asphyxier une fois de plus les parents et élèves dans un contexte sécuritaire et économique difficile.

C'est dans ce cadre que le ministère de l’Éducation nationale et Nouvelle Citoyenneté met en garde contre la perception des frais scolaires dans cette partie du pays. Dans un communiqué rendu public mercredi 3 septembre 2025, la cellule de communication dudit ministère rappelle que la gratuité de l’enseignement primaire public est un principe constitutionnel intangible et non négociable.

"En cette rentrée scolaire, pleinement effective sur l’ensemble du territoire national, le Ministère de l’Education Nationale et Nouvelle Citoyenneté tient à réaffirmer avec vigueur que la gratuité de l’enseignement primaire public est un principe constitutionnel intangible, irréversible et non négociable.En aucun lieu de la république, il n’est permis de remettre en cause cette avancée historique", dit le communiqué du ministère dirigé par Raissa Malu Dinanga.

Pour le ministère de l'éducation nationale et nouvelle citoyenneté, toute dérogation à ce principe constitue une rançon injuste et inconstitutionnelle, étrangère à l’État.

"Aucun frais ne peut être exigé aux parents d’élèves du primaire public. Toute dérogation à ce principe constitue une rançon injuste et inconstitutionnelle, étrangère à l’État. Le gouvernement assure pleinement, sur tout le territoire national, le financement des frais de fonctionnement, des salaires et des primes liés à la mise en œuvre effective de la gratuité pour tous les enseignants, bureaux gestionnaires et établissements concernés", précise le ministère de l'éducation nationale et nouvelle citoyenneté.

La date du lundi 1er septembre 2025 a marqué la rentrée scolaire 2025–2026 en République démocratique du Congo, avec plus de 29 millions d’élèves, y compris dans les zones sous contrôle de l'AFC/M23. Dans son discours lors de la cérémonie officielle organisée à Moanda (Kongo Central), la ministre d’État, ministre de l'éducation nationale et nouvelle citoyenneté Raïssa Malu a insisté sur la formation de citoyen·ne·s responsables à travers les clubs scolaires et le Serment du citoyen.

D'après ce membre du gouvernement Suminwa, cette nouvelle année scolaire est placée sous le signe de la continuité des réformes majeures à savoir la gratuité de l’enseignement primaire, renforcement de la qualité éducative, promotion de l’égalité des chances,

Intégration des technologies pour un apprentissage inclusif. Selon toujours Raissa Malu avec l'aide des partenaires du gouvernement, des mesures d’urgence comme les salles temporaires et l’enseignement à distance ont été mises en place pour garantir la continuité de l’éducation, même dans les zones les plus touchées précisant que les programmes seront également modernisés pour intégrer les compétences du XXIe siècle, notamment l’histoire, les langues et les compétences transversales.

Clément MUAMBA