Le procès de l'ancien président de la RDC, Joseph Kabila, pour trahison et autres crimes graves, se poursuit en son absence devant la Haute Cour militaire. L'audience du jeudi 21 août dernier a été marquée par la plaidoirie des avocats des parties civiles, qui ont soutenu une thèse explosive, selon laquelle Joseph Kabila serait en réalité un sujet rwandais nommé Hyppolite Kanambe, adopté par Laurent-Désiré Kabila.
Sur la base de cette allégation, les conseils ont demandé la déqualification de l'infraction de "trahison", qui ne peut être commise que par un Congolais. Ils ont requis que les faits soient requalifiés en "espionnage", un crime qui peut être imputé à un étranger ayant agi contre l'État congolais.
Cette procédure, initiée sur injonction du ministre de la Justice et approuvée par le Sénat, est vivement dénoncée par les proches de l'ancien chef de l'État et son parti, le PPRD. Ils y voient une "persécution politique" et une "mise en scène" orchestrée par le pouvoir du président Félix Tshisekedi pour écarter un rival politique majeur du jeu politique.
La défense de Joseph Kabila rejette catégoriquement ces accusations sur sa nationalité. Néhémie Mwilanya, son ancien directeur de cabinet, a qualifié cette manipulation de l'identité d'un ancien chef d'État de "crime d'État", mettant en garde contre les profondes et durables blessures que cette affaire ouvre dans la nation.