La situation humanitaire en République démocratique du Congo reste critique, avec des conséquences particulièrement lourdes pour les femmes. Dans un message publié à l’occasion du lancement de la campagne en ligne « Chaque dollar compte », le Coordonnateur humanitaire des Nations Unies en RDC, Bruno Lemarquis, alerte sur l’ampleur des besoins non couverts, notamment en matière de protection et de soins pour les survivantes de violences.
« C’est une crise de protection, les femmes et les enfants étant les premières victimes », a-t-il rappelé.
Les violences liées aux conflits ont entraîné des déplacements massifs, exposant les femmes à des risques accrus, notamment d’agressions sexuelles, de précarité sanitaire et d’exclusion des services essentiels.
Sur le terrain, malgré des efforts considérables des équipes humanitaires, les ressources restent insuffisantes. À la mi-juillet, seuls 13 % des fonds nécessaires pour l’année avaient été mobilisés. Cette crise de financement a des effets directs : dans certaines zones, les femmes victimes de violences sexuelles ne reçoivent plus les soins médicaux ni l’accompagnement psychosocial indispensables à leur prise en charge.
Lors d’une récente mission au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, Bruno Lemarquis a visité un centre de santé soutenu par le Fonds humanitaire. Les accouchements y sont gratuits, mais les moyens sont largement dépassés par les besoins : le manque de personnel, d’équipements et de médicaments compromet la qualité des soins maternels.
Les femmes sont aussi touchées par l’insuffisance de services d’eau, d’hygiène et d’assainissement, aggravant leur vulnérabilité face aux épidémies comme le choléra. Seuls 10 % des besoins dans ces secteurs sont couverts à ce jour.
Face à cette situation, l’appel est clair : chaque contribution compte.
« Grâce aux équipes humanitaires sur le terrain, ces contributions modestes se transforment en actions concrètes : kits d'hygiène pour prévenir les maladies, protection pour les survivantes de violences », a souligné Bruno Lemarquis.
La campagne « Chaque dollar compte » vise ainsi à mobiliser les ressources nécessaires pour protéger les femmes dans les contextes les plus fragiles, et pour garantir un accès minimum aux services vitaux.
Nancy Clémence Tshimueneka