Présidence imminente de la RDC à la CIRGL : le rapport des travaux préparatoires du IXème sommet présenté à  Judith Suminwa

La PM Suminwa reçoit le secrétaire exécutif de la CIRGL et sa délégation
La PM Suminwa reçoit le secrétaire exécutif de la CIRGL et sa délégation

La République Démocratique du Congo s'apprête à prendre la présidence tournante de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL). C'est dans ce cadre que la première ministre Judith Suminwa a reçu ce mercredi 18 juin, l’ambassadeur João Samuel Caholo, secrétaire exécutif de la CIRGL en mission à Kinshasa avec sa délégation, pour préparer avec les autorités congolaises la tenue du IXe sommet de cette organisation régionale qui se tiendra à Kinshasa.

Juillet 2025, organisation du sommet

Cette rencontre a permis à l’ambassadeur João Samuel Caholo, secrétaire exécutif de la CIRGL de présenter le rapport des travaux préparatoires du 9ème sommet, avec le Ministre de l’Intégration Régionale et d’autres services concernés. L’Angolais a salué l’engagement de Kinshasa dans la contribution à la CIRGL depuis 2024 et a sollicité un appui financier pour les assises prochaines. 

« J'ai rencontré Madame la Première Ministre, pour lui donner la raison de notre visite. Et avec l'appui du Ministre de l'Intégration régionale, les travaux se sont bien déroulés, dans un esprit de cordialité et de respect pour les institutions. Nous sommes sortis avec une impression positive du Gouvernement de la RDC qui appuie les initiatives de la CIRGL », a confié l’ambassadeur João Samuel Caholo, secrétaire exécutif de la CIRGL. 

Lutte contre l’exploitation illégale des minerais

De son côté, le Ministre de l’Intégration  Régionale Didier Mazenga a indiqué que les discussions avec la délégation de la CIRGL ont duré trois jours. Un rapport a été présenté au Président Félix Tshisekedi. La CIRGL soutient la RDC dans ses efforts pour restaurer la paix dans l’Est et mettre fin à l’exploitation illégale de ses ressources minières.

« Il a été clairement rappelé par le Secrétaire Exécutif lors des réunions organisées, en ce qui concerne l’exploitation illégale et l’importation des minerais de la RDC. Cela a été certifié, et très bientôt, ça sera validé par les chefs d’État et les gouvernements », a déclaré Didier Mazenga.

Engagement pour la paix et le développement

La Première Ministre a souligné l’importance de soutenir le mécanisme de la CIRGL, considéré comme un outil clé pour la paix régionale. Elle a insisté sur la nécessité de renforcer ces mécanismes pour le développement de la région.

« Nous allons voir comment nous pourrons appuyer. Parce que cet organe, ce mécanisme CIRGL, dans ce processus de paix, est essentiel. Il faut que nous nous donnions les moyens de le faire fonctionner de manière efficace pour la paix et le développement de la région », a-t-elle déclaré.

Depuis la 18ème réunion du Comité Interministériel régional, organisée le 24 novembre 2024 à Luanda, la RDC se prépare à prendre la présidence rotative de la CIRGL. Conformément à l’article 23 du pacte de la Conférence, cette présidence est actuellement assurée par l’Angola, qui a dépassé le délai de deux ans prévu. La RDC va donc reprendre le flambeau pour renforcer la stabilité et la paix dans la région.

Ce nouveau sommet de la CIRGL est annoncé dans un contexte de tensions accrues entre Kinshasa et Kigali. Le gouvernement rwandais a récemment officialisé son retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), accusant la RDC de manipuler cette organisation régionale. Kigali dénonce également le soutien présumé de Kinshasa aux FDLR et des violations de son territoire. Suite à la pression de la RDC et du Burundi, le Rwanda a été écarté pour occuper la Présidence de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).

La Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) est une organisation intergouvernementale regroupant les pays de la région des Grands Lacs africains. Sa création repose sur la reconnaissance de l'ampleur régionale considérable de l'instabilité politique et des conflits dans ces pays, qui nécessitent un effort concerté pour promouvoir une paix et un développement durables. L'organisation est composée de douze États membres : l'Angola, le Burundi, la République centrafricaine, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Kenya, l'Ouganda, le Rwanda, la République du Soudan du Sud, le Soudan, la Tanzanie et la Zambie.

Clément Muamba