Insécurité à Goma : six personnes tuées dont trois membres d’une même famille

Trois personnes issues d’une même famille ont été froidement abattues par des présumés bandits armés dans la nuit de dimanche à lundi, vers 1h du matin, dans le quartier Bujovu, en commune de Karisimbi.

Selon un voisin ayant assisté à la scène, les assaillants ont fait irruption dans la maison des victimes avant d’ouvrir le feu, tuant sur-le-champ le père de famille, son fils et un autre jeune homme, également membre de la famille.

Les malfaiteurs ont été interceptés peu après par une patrouille du M23, alertée par les cris des habitants. Dans l’embuscade qui a suivi, trois des présumés bandits ont été abattus par les éléments armés, selon des sources locales.

« Pendant que nous entendions plusieurs coups de feu, malheureusement, des bandits ont fait irruption dans la maison de mon voisin. Ils ont ensuite tiré sur les occupants, le père de famille, son petit frère et son fils sont morts sur le coup. Nous avions appelé à l'aide, mais malheureusement l'intervention a tardé à venir. Quelques minutes plus tard, alors que les bandits tentaient de s'enfuir, les militaires du M23 sont intervenus. Ils ont tiré sur les bandits depuis derrière la clôture de l'usine SAFRICAS. Ce matin, nous venons de découvrir les corps des bandits. ils étaient au nombre de trois. Nous demandons sincèrement aux nouvelles autorités de nous venir en aide. Il est devenu difficile de fermer l'œil la nuit dans le quartier Bujovu à cause de l'insécurité. Aujourd'hui, ce sont mon voisin et ses proches qui ont été tués. Demain, ce sera peut-être mon tour, moi et ma famille. Que les autorités prennent vraiment des mesures pour assurer notre sécurité , nous souffrons énormément », rapporte ce témoin, joint ce matin par ACTUALITÉ.CD.

Ce drame n’est malheureusement pas un cas isolé. Le même soir, d’autres actes criminels ont été enregistrés dans plusieurs quartiers de Goma. À Kasika, des hommes lourdement armés ont pillé plusieurs habitations, emportant téléphones, argent et objets de valeur. Un père de famille aurait été violemment agressé.

À Ndosho, vers 22h, une boutique a été braquée. Les malfrats ont dérobé de l’argent liquide, des articles de commerce, plusieurs téléphones et même une moto. À Kyeshero, près du parking Masisi, plusieurs foyers ont été visités sans qu’aucune intervention n’ait été signalée.

Depuis le début de la semaine, plus de dix personnes ont trouvé la mort dans des circonstances similaires. Dans la nuit du 30 avril au 1er mai, un civil a été tué, et trois présumés voleurs ont été lynchés puis brûlés vifs par la population en colère, toujours à Ndosho.

Face à cette vague de violence, les habitants de Goma expriment une colère grandissante et dénoncent l’inaction des autorités.

L’arrivée du groupe armé M23-AFC à Goma en janvier dernier semble avoir aggravé la situation. Plus de 4 000 détenus évadés de la prison de Munzenze seraient encore en fuite dans la ville, exacerbant la criminalité. Depuis, les disparitions, braquages et assassinats se multiplient, plongeant la population dans un climat de méfiance et de terreur.

Jusqu’ici, aucune mesure concrète n’a été prise par les nouvelles autorités pour stopper cette insécurité devenue grandissante. 

Josué Mutanava, à Goma