ZLECAf : 209 produits congolais exclus de la suppression des droits de douane, annonce Julien Paluku

Foto
16e Réunion ministérielle de la Zlecaf

Kinshasa accueille pour la première fois la réunion ministérielle de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), une première depuis l’adhésion de la RDC à cet accord continental. Les travaux ont été officiellement ouverts ce mardi 16 avril par le président Félix Tshisekedi, en présence d’experts, hauts fonctionnaires de la ZLECAf et autorités congolaises.

Cette 16e session ministérielle s’inscrit dans une dynamique visant à renforcer le commerce intra-africain par la libre circulation des biens, services, personnes et capitaux. Elle intervient dans un contexte où les États africains misent sur la diversification économique, les chaînes de valeur régionales, les infrastructures et l’accès à l’électricité.

Lors de son intervention, le ministre du Commerce extérieur, Julien Paluku Kahongya, a fait le point sur la position de la RDC concernant le démantèlement tarifaire prévu par la ZLECAf.

« Les 54 États parties à l’accord ont convenu que chaque pays peut retenir 3 % de ses produits comme exclus du démantèlement tarifaire. Pour la RDC, sur 6 439 produits figurant dans nos concessions tarifaires déposées à la ZLECAf, 209 ne seront pas concernés par la suppression des droits de douane », a-t-il déclaré.

Ce travail, a-t-il précisé, a été réalisé de manière participative, sous la coordination de la Direction Générale des Douanes et Accises (DGDA).

Le ministre a également apporté des précisions sur les règles d’origine dans le cadre de l’accord.

« Un produit est considéré comme originaire s’il intègre au moins 70 % d’intrants locaux. Ce critère évite que des produits simplement assemblés à partir de pièces importées bénéficient des avantages de la ZLECAf », a expliqué Julien Paluku.

S’adressant au chef de l’État, il a salué les réformes et stratégies mises en place pour préparer la RDC à l’ouverture de ses frontières d’ici 2036.

« Vous avez mis en œuvre plusieurs instruments structurants : le Plan national stratégique de développement (PNSD), le Plan directeur d’industrialisation, le Plan stratégique de transformation agricole, entre autres. Cela cadre avec votre vision de la “revanche du sol sur le sous-sol” », a-t-il poursuivi.

Par ailleurs, Julien Paluku a dénoncé avec fermeté l’agression rwandaise et le pillage des ressources naturelles à l’Est de la RDC, qu’il considère comme un frein à l’intégration africaine.

« Malheureusement, un voisin continue de convoiter nos terres et minerais. Mais grâce à votre leadership, cette agression a été contenue. L’Union africaine et la communauté internationale l’ont condamnée. Le Rwanda, car c’est de lui qu’il s’agit, commence à réaliser les conséquences de ses actes. En 2025, aucune velléité expansionniste n’est acceptable sur le continent », a-t-il insisté.

L’Accord sur la ZLECAf, projet phare de l’agenda 2063 de l’Union africaine, est entré en vigueur le 30 mai 2019. Il vise la création d’un marché unique et la mise en place d’une union douanière pour faciliter le commerce continental.

La réunion ministérielle de Kinshasa fait suite à cinq rencontres préparatoires tenues dans la capitale congolaise entre le 7 et le 13 avril. Pendant huit jours, Kinshasa se positionne comme le centre névralgique de la ZLECAf.

Clément Muamba