Conflit coutumier dans le secteur de Bakano (Walikale) : appel à la désescalade après deux morts

Bukavu, Goma, Walikale et Kitshanga sur la carte
Bukavu, Goma, Walikale et Kitshanga sur la carte

Deux jours après le drame qui a endeuillé le groupement Bakondjo en secteur des Bakano dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu, suite à un conflit de pouvoir coutumier, le chef de secteur des Bakano appelle les parties prenantes à la désescalade de la violence.

Mwami Selemani Bwami Kitunda Jean estime que le temps n'est plus à faire recours aux armes pour régler les conflits coutumiers.

"Mes frères et sœurs Bakano. Ceux qui sont familiers à Kisekelwa Katanda Kisekedi de Misenya, Mulumba de Binakwa et Kambale de Nyamilinge peuvent leur dire le plus tôt possible qu'il est temps de cesser avec leur aventure de penser que les conflits coutumiers peuvent se régler à travers les armes. La commission consultative de règlement de conflits du pouvoir coutumier est le seul organe habilité à résoudre ce problème. Recourir aux armes ne fera qu'exacerber la situation. A la fin, nous n'aurons que nos yeux pour pleurer lorsque les armes vont chanter l'hymne de la mort", a-t-il rappelé.

Les échauffourées qui ont eu lieu à Ibanga le 11 avril dernier, ont fait deux morts et trois blessés par balle dont un, est actuellement dans un état critique.

L'une des deux parties en conflit a fait recours à un groupe armé local, le Raïya Mutomboki dirigé par Kalumende pour arrêter les membres de la partie adverse. Il s'en est suivi une résistance, ce qui a poussé les combattants venus exécuter la mission d'arrestation à tirer sur cinq personnes, deux sont mortes sur le champ et trois autres ont été blessées. Elles ont été admises dans une structure sanitaire locale pour les soins.

Pour le chef de secteur des Bakano, la justice militaire qui est déjà saisie de la situation, va se charger des auteurs de ce meurtre pour que cela serve de leçon pour d'autres qui voudront recourir aux armes pour résoudre leurs différends.

Des sources à Ibanga renseignent qu'après ce forfait la journée du 11 avril, Kisekedi, le commandant de la troupe qui a exécuté cette mission d'arrestation, est revenu à 1heure du matin pour enlever encore 3 autres jeunes qui sont portés disparus jusqu'à présent. Leur sort n'est pas encore connu.

Le chef de secteur des Bakano dit ne pas vouloir compter d'autres victimes dans son entité, raison de son appel à la désescalade de la violence.

"Je ne me plains devant personne mais je vous  supplie seulement, pour ceux qui ont aussi des familles là bas et ceux qui sont derrière les auteurs de ces assassinats de cesser avec cette aventure avant qu'on enregistre d'autres morts. La justice fera son travail", a prévenu le Mwami Selemani Bwami Kitunda Jean.