Intervenant lors de la 37e réunion du Conseil des ministres, le Président Félix Tshisekedi est revenu sur la nécessité de prendre des mesures urgentes à la suite de l'arrêt du financement de certains partenaires internationaux. Depuis le début de l'année en cours, a-t-il rappelé, plusieurs partenaires internationaux ont pris la décision unilatérale de suspendre avec effet immédiat leurs appuis financiers dans différents secteurs sociaux.
Selon Félix Tshisekedi, cette interruption soudaine des ressources extérieures compromet sérieusement la continuité des services publics essentiels, notamment dans les domaines de la santé, de l'éducation, de l'assainissement ainsi que de l'agriculture. À l'en croire, si cette situation n'est pas rapidement et efficacement prise en charge, elle risque d'aggraver une crise humanitaire déjà préoccupante en multipliant les vulnérabilités au sein de la population avec des répercussions profondes sur le tissu social, la stabilité communautaire et les perspectives de développement durable.
"Face à cette urgence, le président de la République a instruit les membres du gouvernement en charge des secteurs concernés sous la coordination de la première ministre à prendre son délai, les mesures suivantes: mener une analyse rigoureuse et exhaustive de la dépendance actuelle de nos secteurs stratégiques au financement extérieur en particulier dans la santé, l'éducation, l'eau l'assainissement et l'agriculture. Cette évaluation devra déboucher sur la formulation des mesures correctives concrètes et adaptées en vue d'atténuer les effets négatifs de cette rupture de financement; élaborer un plan national de transition structuré et réaliste permettant d'assurer la continuité des services essentiels à la population", rapporte le compte rendu de la réunion.
Et de poursuivre :
"Ce plan devra intégrer des mesures d'urgence à court terme mais également des actions durables visant à renforcer la résilience de nos systèmes éducatifs et sanitaires apportant une attention particulière aux aspects suivants: ressources humaines, infrastructures, équipements, approvisionnement en médicaments, accessibilité et qualité des services; Procéder à une révision stratégique de nos priorités nationales en réajustant nos plans sectoriels et nos cadres d'investissements. Cette reprogrammation devra reposer sur une vision concertée, inclusive et prospective intégrant des mécanismes de financement innovants mobilisant les ressources nationales et explorant les partenariats alternatifs; une réfonte de notre politique nationale de l'aide au développement est aujourd'hui indispensable pour garantir une meilleure souveraineté budgétaire et une efficacité accrue de l'action publique, un rapport circonstancié sur la mise en œuvre de ces recommandations assorti d'un calendrier d'action, précise et d'indicateur de suivi est attendu dans les prochains 30 jours".
Le 24 janvier, les États-Unis annonçaient le gel de l'aide au développement, à la stupéfaction des acteurs de terrain. Mardi 11 février, avait rapporté RFI, plusieurs agences onusiennes ont alerté contre « les effets néfastes » des coupes opérées et ont appelé Washington à conserver sa position de « leader » de l’aide internationale.
Selon toujours RFI, la République démocratique du Congo (RDC) est l'un des premiers pays bénéficiaires d'Afrique subsaharienne, avec près d'un milliard de dollars injecté par l'USAID en 2023. Si les programmes des ONG internationales sont impactés, c'est sans doute l'économie des ONG nationales qui est la plus durement touchée par ces coupes temporaires qui pourraient durer.
Clément MUAMBA