L'Union nationale de la presse congolaise (UNPC) a exprimé ses vives préoccupations sur la détérioration aggravée de la situation sécuritaire dans la ville de Goma et ses environs, suite aux affrontements qui opposent l'armée congolaise au groupe rebelle du M23, soutenu par le régime de Paul Kagame, président du Rwanda.
Au cours d’une conférence de presse, ce mercredi 5 février, l'Unpc, avec à sa tête son président, Kamanda Wa Kamanda Muzembe, se dit tout de même préoccupée par la sécurité des journalistes et de la violation de la liberté de la presse dans la région.
" L' Union nationale de la Presse du Congo (UNPC) suit avec inquiétude la dégradation de la situation sécuritaire à l'Est de la République Démocratique du Congo et particulièrement dans la ville de Goma dont l'occupation par l'armée rwandaise provoque le déplacement massif des populations, parmi lesquelles de nombreux journalistes et autres professionnels des médias ", peut-on lire dans leur communiqué.
Et d’ajouter :
" L' UNPC rappelle que la liberté de la presse est la mère de toutes les libertés et que, de ce fait, aucune entrave à son exercice n'est acceptable. La corporation exprime, à ce sujet, ses vives préoccupations sur la sécurité des journalistes dans les zones désormais contrôlées par l'armée rwandaise et dénonce les menaces et intimidations qui entravent leur droit à exercer leur métier librement ".
Cette structure de presse a, par ailleurs, interpellé les journalistes dans la région à faire preuve du respect de la déontologie et d'éthique du métier pendant cette période de crise. L'Unpc exhorte également les autres confrères, œuvrant dans les provinces environnantes, Ituri et Sud-Kivu, à témoigner de la solidarité aux journalistes, qui ont fui les affrontements de M23 et de FARDC.
" En sa qualité d'instance d'autorégulation, l'UNPC appelle tous les journalistes et autres professionnels des médias œuvrant en RDC, au respect strict du code de déontologie et d'éthique professionnelle du journaliste congolais, et à faire preuve de responsabilité dans la pratique de leur métier en cette période particulière. Par ailleurs, elle invite les confrères du Sud-Kivu et de l'Ituri à la solidarité envers ceux qui fuient les exactions au Nord-Kivu et qui se réfugient à Bukavu, à Bunia et dans les environs" indique-t-elle.
Tout en leur garantissant son assistance et indéfectible soutien, en cette période de difficulté, l'UNPC a invité les journalistes à la stricte observance des principes journalistiques classiques en pareille période, à savoir:
1. S'assurer de la fiabilité des sources et vérifier les faits pour garantir leur exactitude;
2. Rester impartial dans la collecte, le traitement et la diffusion de l'information en veillant scrupuleusement sur les sujets sécuritaires sensibles ou de nature à démobiliser les troupes;
3. Respecter le droit du public à l'information en veillant sur la pertinence de celle-ci;
4. Respecter le droit humanitaire en évitant d'occasionner des dommages supplémentaires sur le moral des personnes éplorées ou en difficulté;
5. Rester transparent dans la collecte et le traitement de l'information en recourant le plus possible aux sources ouvertes qui doivent être citées;
6. Œuvrer et contribuer, autant que possible, à promouvoir la paix et la stabilité pendant cette période délicate;
7. Privilégier l'amour de la patrie, en évitant ainsi de servir la cause de l'ennemi à travers sa propagande et sa désinformation.
Par ailleurs, elle invite la presse internationale et ses correspondants au pays, à "se soumettre avec honnêteté aux lois du pays d'accueil en rapport avec la collecte, le traitement et la diffusion de l'information en cette période de crise".
"L'UNPC encourage donc les journalistes à ne rapporter que les faits avérés et vérifiables en évitant toute forme d'informations sensationnelles au nom du scoop ou du buzz en cette période très sensible", insiste-t-elle.
Unpc exprime, en effet, son soutien aux forces de défense et de sécurité de la République démocratique du Congo, et réaffirme sa solidarité à la population congolaise en général, dans sa lutte pour la paix sur l'ensemble du territoire national. Elle a, dans le même communiqué, condamné "fermement" la vandalisation des bureaux de sa section provinciale du Nord-Kivu et du Centre de Presse à Goma par les forces rwandaises en date du 26 janvier 2025, et a ainsi exprimé sa solidarité et sa compassion envers les confrères en détresse ce moment, suite à ces actes de vandalisme.
Jean-Baptiste Leni