AFC/M23 à Goma : l’Organisation internationale pour les migrations alerte sur le déplacement massif de populations et appelle à une aide humanitaire d’urgence

Mouvements des déplacés de Sake vers Goma
Mouvements des déplacés de Sake vers Goma

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) tire la sonnette d’alarme face à l’aggravation de la crise humanitaire à Goma, dans la partie Est de la RDC, où des centaines de milliers de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer en raison de la recrudescence des violences. L’organisation appelle la communauté internationale à agir rapidement pour répondre aux besoins urgents des déplacés.

Depuis le 23 janvier, de violents affrontements opposent le groupe armé M23 aux forces gouvernementales à Goma, Sake, Nyiragongo et dans plusieurs localités du Sud-Kivu, notamment Minova. Ces combats, qui se déroulent à proximité de camps de déplacés déjà surpeuplés, ont forcé plus de 300 000 personnes à quitter leurs abris, aggravant une situation humanitaire déjà critique.

Les déplacés manquent cruellement de logement, de nourriture, d’eau potable et d’accès aux soins médicaux. Les femmes et les enfants, particulièrement vulnérables, nécessitent des services de protection immédiats, tandis que les besoins en articles de première nécessité comme les couvertures et les ustensiles de cuisine restent criants.

« Des millions de personnes étaient déjà affectées par le conflit dans l’est de la RDC, et cette flambée de violence ne fait qu’aggraver une situation désastreuse. Il est impératif de garantir un accès humanitaire total pour fournir une aide vitale à ceux qui en ont besoin », a déclaré Amy Pope, Directrice générale de l’OIM.

L’OIM et ses partenaires humanitaires, qui fournissent des abris d’urgence, de l’eau potable et des services d’assainissement aux déplacés, peinent à répondre aux besoins en raison de l’insécurité croissante et du manque de financements. L’intensification des combats a contraint plusieurs organisations à suspendre leurs opérations dans les zones les plus touchées, bloquant ainsi l’acheminement d’une aide pourtant cruciale.

Le financement humanitaire demeure insuffisant car à la fin de l’année 2024, seulement 51 % du Plan de réponse humanitaire avaient été couverts. Pour faire face à cette nouvelle vague de déplacement, l’OIM demande d’urgence 50 millions de dollars, dans le cadre du Plan de réponse humanitaire 2025 qui prévoit un budget total de 2,5 milliards de dollars pour répondre aux besoins humanitaires en RDC.

Face à l’ampleur de la crise, l’OIM appelle à une approche intégrée impliquant les secteurs humanitaire, du développement et de la paix, tout en renforçant les partenariats internationaux pour mettre les communautés au centre de l’action.

L’organisation rappelle que son objectif stratégique est de sauver des vies, protéger les populations déplacées et trouver des solutions durables. En 2024, l’OIM a fourni une aide vitale à près de 32 millions de personnes dans 168 pays, et renforcé son soutien aux déplacés internes dans plus de 20 nations.

Pour éviter un exode massif des populations congolaises vers les pays voisins, l’OIM insiste sur l’urgence d’une intervention immédiate pour garantir une assistance adéquate et limiter l’impact catastrophique de cette crise humanitaire en cours.

Kuzamba Mbuangu