Le Service public fédéral (SPF) Affaires étrangères de Belgique a mis à jour ses recommandations aux voyageurs concernant la République démocratique du Congo, déconseillant tout déplacement vers le pays en raison de la dégradation de la situation sécuritaire.
"Tout voyage vers la République démocratique du Congo est actuellement déconseillé", a annoncé le SPF Affaires étrangères dans un communiqué publié mardi soir. Cette décision fait suite aux récents développements dans le pays, notamment la violente manifestation du 28 janvier à Kinshasa, au cours de laquelle l’ambassade de Belgique a été prise pour cible. D’autres manifestations sont annoncées pour les prochains jours, avec un risque de dégénérescence en violence.
Le gouvernement belge recommande à ses ressortissants présents en RDC d’éviter les rassemblements. Bien que la communauté expatriée ne soit généralement pas visée, elle pourrait être affectée par les tensions en cours.
Les Belges qui prévoyaient de se rendre en RDC sont invités à reporter leur voyage. Ceux déjà présents dans le pays sont encouragés à partir par leurs propres moyens. À Goma, les ressortissants belges sont appelés à quitter la zone tant que les conditions le permettent, ou à se mettre en sécurité. À Bukavu, ils sont invités à réévaluer la nécessité de leur présence et à quitter la ville si possible.
Le SPF Affaires étrangères assure suivre de près l’évolution de la situation en collaboration avec l’ambassade belge à Kinshasa.
Dans ce contexte de tensions croissantes, l’ambassade des États-Unis à Kinshasa a annoncé sa fermeture au public jusqu’à nouvel ordre. Elle exhorte ses ressortissants à quitter le pays "tant que les options commerciales restent disponibles" et rappelle que l’aéroport international de N’Djili demeure opérationnel.
"Nous encourageons les citoyens américains à partir via des vols commerciaux lorsqu’ils estiment pouvoir se rendre en sécurité à l’aéroport", a indiqué l’ambassade dans un communiqué, tout en mettant en garde contre des barrages routiers et des manifestations susceptibles de perturber l’accès à l’aéroport.
La fermeture de l’ambassade intervient après des manifestations qui ont visé plusieurs missions diplomatiques à Kinshasa. Devant l’ambassade des États-Unis, des pneus ont été brûlés et une forte présence policière a été déployée pour contenir la foule. Des incidents similaires ont été signalés devant les ambassades de France, de Belgique et du Rwanda.
Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, a condamné ces actes, les qualifiant d’"inadmissibles". De son côté, le gouvernement congolais a présenté ses regrets et affirmé que "toutes les mesures pratiques sont prises pour garantir la protection des missions diplomatiques, de leurs personnels et de leurs biens".
Pendant ce temps, les combats entre les Forces armées congolaises (FARDC) et les rebelles du M23 se poursuivent dans l’Est de la RDC, notamment autour de l’aéroport de Goma et de la grande barrière à la frontière avec le Rwanda.
Les hôpitaux de Goma continuent de recevoir des blessés, tandis que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a déploré le pillage de son entrepôt médical, soulignant l’importance de ces fournitures pour traiter les victimes du conflit.
La situation reste tendue dans la capitale et dans l’Est du pays, alors que les autorités tentent de contenir la crise et ses implications sécuritaires et diplomatiques.