Des manifestations spontanées ont éclaté ce matin devant plusieurs missions diplomatiques à Kinshasa, notamment les ambassades de France, des États-Unis, de Belgique et du Rwanda. Des jeunes manifestants ont brûlé des pneus, certains bâtiments ont été partiellement touchés, et des tentatives d’intrusion ont été rapportées.
L’ambassade de France a été brièvement affectée par un incendie provoqué par des pneus enflammés, désormais maîtrisé, mais les autorités françaises dénoncent fermement ces actes. « Ces attaques sont inadmissibles », a déclaré Jean-Noël Barrot, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères.
Le gouvernement congolais, par un communiqué officiel, a exprimé ses regrets pour ces incidents. « Le mouvement de manifestations déclenché dans la capitale et à travers le pays préoccupe le gouvernement, qui multiplie les efforts pour garantir la protection des missions diplomatiques, leurs personnels et leurs biens », a indiqué le ministère des Affaires étrangères. Il a exhorté les diplomates et le personnel étranger à faire preuve de prudence.
Ces manifestations, déclenchées par la colère populaire contre l’agression présumée de la République démocratique du Congo par le Rwanda et les rebelles du M23, ont également touché d’autres quartiers de Kinshasa. Sur le boulevard Lumumba et l’avenue Luambo Makiadi, des pneus ont été brûlés, tandis que des tensions étaient signalées dans plusieurs artères de la ville.
Certaines écoles ont renvoyé leurs élèves par précaution, et des commerces, notamment des supermarchés, ont fermé leurs portes. Des tentatives de pillage ont été signalées dans certains endroits, accentuant la nervosité des habitants.
Hidetoshi Ogawa, ambassadeur du Japon en RDC, a condamné ces actes de vandalisme, soulignant qu’ils « blessent nos amis tout en réjouissant nos adversaires ».
Face à la situation, la police et l’armée ont été déployées pour contenir les manifestants. « Nous devons protéger la population, les biens, les institutions et le corps diplomatique », a déclaré un porte-parole des forces de l’ordre.
Le vice-Premier ministre chargé de l’Intérieur a lancé un appel au calme : « Votre colère a été entendue. Que chacun rentre chez lui. Concentrons-nous sur l’essentiel : la défense de notre territoire. »