Le bilan de victimes dans l’attaque, mercredi 15 janvier, des ADF à Makoko et Luthambi près de l'agglomération de Muhangi dans le territoire de Lubero, a été revu à la hausse, passant de 14 à une trentaine de civils tués. L’information est confirmée à Actualité.cd par les sources locales dont la société civile et l’administrateur militaire de Beni.
Entre-temps, plusieurs corps gisent encore sur le sol et pas toujours récupérés. Jeudi, alors que des jeunes volontaires au sein de la communauté endeuillée se sont rendus sur les lieux pour récupérer les corps des victimes, ils ont également été la cible d'une nouvelle attaque. Celle-ci n’a pas été mortelle mais a toutefois occasionné un blessé par balle, à en croire Kambale Maboko, président de la société civile forces vives noyau de Musienene.
« Nous revenons de Muhangi, la situation est compliquée parce que nous n’avons même pu récupérer les corps. C’est le corps du Mwami qui a été récupéré, mais les autres corps gisent encore sur le sol. A en croire les jeunes qui s’organisaient pour aller les prendre, une nouvelle attaque ADF les a ciblés. Un jeune garçon a été atteint par balle sur sa jambe. Makoko est vidé de sa population. Mais à Muhangi, il ne reste que quelques personnes que nous avons trouvé au centre du village », rapporte, à Actualité.cd , Kambale Maboko, président de la société civile de Musyenene .
Cette nouvelle incursion a provoqué un déplacement massif de familles vers Musienene, où beaucoup passent la nuit à la belle étoile et sans provisions alimentaires. D'autres fuient vers Butembo. Kambale Maboko appelle à la solidarité et à l'humanisme de la population d'accueil, lançant un SOS urgent au gouvernement et aux partenaires humanitaires pour apporter une aide indispensable à ces concitoyens vulnérables.
Le porte-parole des opérations Sokola 1, le lieutenant colonel Mak Hazukay, rassure, quant à lui, que des renforts sont déjà dans la zone : « nous pensons qu’avec le renfort qui a été envoyé la même nuit, nous allons continuer toujours à protéger la population et surtout éliminer la menace qui pèse dans cette chefferie des Baswagha. Ça fait plusieurs semaines que, non seulement nous neutralisons les ADF dans cette partie du pays, mais aussi il y a ceux qui se rendent. »
Les attaques des rebelles ADF se sont intensifiées récemment dans les agglomérations de Bapere et Baswagha, entraînant de nombreuses pertes humaines et des destructions matérielles. Selon des rapports de la société civile, plus de 50 civils auraient été tués par les ADF le mois précédent, témoignant d'une urgence sécuritaire croissante dans le territoire de Lubero.
Josué Mutanava, à Goma