Le règlement européen contre la déforestation sous le feu des critiques

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Adopté en juin 2023, le règlement européen visant à combattre la déforestation liée aux importations de produits comme le cacao, le café et l’huile de palme, suscite des critiques croissantes. Bien que salué pour son ambition écologique, il fait face à des contestations sur plusieurs fronts.

Les entreprises dénoncent les coûts élevés associés à la mise en conformité. Les exigences strictes, telles que la géolocalisation des parcelles agricoles et la réalisation d’audits indépendants, sont perçues comme particulièrement contraignantes, notamment pour les PME.

Les petits producteurs des pays exportateurs, comme la RDC, le Brésil et la Malaisie, craignent d’être marginalisés. Le renforcement des capacités et les investissements prévus pour soutenir ces acteurs sont jugés insuffisants face aux défis qu’ils devront relever.

Si les grands opérateurs doivent se conformer d’ici décembre 2025 et les PME d’ici juin 2026, ces délais sont jugés insuffisants par certains acteurs pour adapter leurs chaînes d’approvisionnement, notamment dans les pays en développement.

Bien qu’il cible la déforestation, le texte exclut d’autres écosystèmes vulnérables tels que les prairies et les zones humides. Une extension prévue d’ici 2025 reste incertaine, suscitant des interrogations sur l’impact réel du règlement.

Les exportateurs de produits agricoles des pays non européens critiquent un manque de dialogue et de coopération avec l’Union européenne. Certains dénoncent une approche unilatérale qui pourrait nuire aux relations commerciales.

Malgré ces critiques, la Commission européenne reste ferme, estimant que le règlement est crucial pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et protéger les forêts mondiales. Le Parlement européen doit encore voter sur une proposition de report de l’entrée en application du texte initialement prévue pour décembre 2024.