Les États-Unis ont haussé le ton face à la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC. Dans une déclaration publiée le 6 janvier, Matthew Miller, porte-parole du Département d’État, a dénoncé les "flagrantes violations du cessez-le-feu" par le M23, un groupe armé soutenu par le Rwanda et sanctionné par Washington et les Nations Unies.
L’avancée du M23, marquée par la prise de la ville stratégique de Masisi ce week-end, compromet gravement les efforts pour parvenir à une paix négociée, tout en provoquant des souffrances et des déplacements massifs de civils. "Le M23 doit immédiatement cesser les hostilités et respecter le cessez-le-feu", a déclaré Matthew Miller, appelant également le Rwanda à retirer immédiatement ses forces et son équipement militaire de la RDC.
Cette déclaration intervient dans un contexte où le processus de Luanda, médiatisé par l’Angola, peine à produire des résultats concrets. Malgré la mise en place en novembre 2024 du Mécanisme de vérification ad hoc renforcé (MVA-R) à Goma, les parties en conflit continuent de s’accuser mutuellement. La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a récemment critiqué l’absence d’experts rwandais au sein du mécanisme, qualifiant cela d’obstacle majeur à sa mise en œuvre.
L’Angola et la MONUSCO ont signé un protocole d’accord pour renforcer ce mécanisme, qui doit vérifier les accusations d’agression et de non-respect du cessez-le-feu, en vigueur depuis août 2024. Cependant, sur le terrain, les combats continuent, notamment dans le territoire de Masisi, où des affrontements violents opposent les rebelles du M23 aux volontaires Wazalendo.
L’Union européenne a également condamné l’occupation de Masisi par le M23, appelant ce groupe à un retrait immédiat et exhortant le Rwanda à cesser tout soutien au mouvement rebelle. Bruxelles a averti qu’elle pourrait envisager de nouvelles sanctions contre les responsables de la persistance du conflit.
De leur côté, les États-Unis ont insisté sur la nécessité pour la RDC et le Rwanda de respecter leurs engagements dans le cadre du processus de Luanda et d’activer pleinement le mécanisme de vérification renforcé. "Il est essentiel que les deux pays prennent leurs responsabilités pour mettre fin à ce conflit dévastateur", a conclu Matthew Miller.
Sur le terrain, la situation reste critique. Les récents affrontements dans les environs de Sake, à proximité de Goma, témoignent de l’urgence d’une solution durable pour mettre fin aux violences et restaurer la paix dans l’Est de la RDC.