Arrestation de Chinois au Sud-Kivu : la société civile appelle le parquet à la saisine pour des audiences publiques

Photo d'illustration
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La société civile dans sa diversité a appelé le parquet général de se saisir des dossiers des chinois arrêtés dans l'exploitation illicite des minerais arrêtés dans le territoire de Walungu au Sud-Kivu.

Dans un Sit in occasionnel tenu au cabinet du gouverneur à Labotte, ces derniers ont demandé des explications au gouverneur les vraies sommes d'argent et des lingots récupérés auprès de ces chinois.

"C'est un message d'encouragement et de félicitation au gouvernement provincial et au ministre des finances qui a mis sa vie en danger pour intercepter ces Chinois. Malheureusement, la fois passée, on avait intercepté plus de 17 Chinois, mais après un moment la DGM a relâché 14 et la seconde fois, ils ont intercepté 3 Chinois avec plus de 800.000 dollars. Selon les informations que nous avons, Kinshasa veut que ces Chinois soient transférés à Kinshasa avec ces minerais, cela nous comme acteur de la société civile BUDC, nous ne sommes pas d'accord", a lancé Samuel Byamungu du mouvement citoyen BUDC.

" Les premiers Chinois ont été expulsés, et l'or a disparu et les 350.000 dollars ont disparus aujourd'hui maintenant il y a une confusion autour de la somme, au départ le montant était de 800.000 dollars on parle de 400.000 dollars, c'étaient 12 lingots, on commence à parler de 10 lingots, maintenant on veut en savoir plus en attendant notre manifestation générale" dit Néné Bintu présidente du bureau de coordination de la société civile du Sud-Kivu.

Ces structures citoyennes ajoutent qu'elles ont  été alertées qu'il y a un jet privé qui est venu de Kinshasa pour venir récupérer les lingots d'or et la somme qui a été récupéré auprès des 3 Chinois qui ont été arrêtés depuis le 4.

Elles ajoutent également qu'à part les 3 Chinois arrêtés le 4,  il y a aussi 8 autres autres qui ont été arrêtés le 6  qui étaient sur les motos et qui avaient des minerais sur eux et dont on ne connaît pas la trace.

" Nous sommes venus demander au gouverneur ce qui se passe, est ce que ces alertes sont fondées parce que la population est déçue de ce que nous sommes en train de vivre dans notre province", ajoute Néné Bintu.

Accompagnée d'une quarantaine des mouvements citoyens, la société civile du Sud-Kivu indique que l'or qu'on extrait vient de la  province et dire que l'or qu'on extrait doit tout être emporté dans la capitale, ça passe pas.

" C'est inacceptable parce que même le code minier prévoit que la province doit avoir une quotité de l'entité territoriale décentralisée dans laquelle on exploite les minerais. Pour nous, c'est une provocation et ça peut maintenant corroborer les rumeurs qui courent comme quoi la famille présidentielle est impliquée dans l'exploitation illégale des minerais. Donc, si cette version est prouvée, c'est déjà une preuve suffisante pour montrer qu'il y a la famille présidentielle est dans les mines au Sud-Kivu" renchérit la société civile.

Des manifestations de colère sont programmées sur toute l'étendue de la province du Sud-Kivu.

Cependant, la société civile rappelle au parquet qu'il est temps de se saisir de ces questions pour remettre les Sud-Kivu tiens dans leurs droits.

" On a déjà saisi le Parquet général, nous de la société civile, on a même saisi les autorités habilitées mais on ne voit pas les actions, s'il y a des actions comme ça, le parquet a le moment de poursuivre, donc le parquet peut se saisir d'office, rien ne lui empêche de poser des questions lorsqu'il a une clameur publique comme celle-ci à laquelle on a assisté. Nous d'ailleurs, nous avions réagi à chaud pour dire qu'il faut maintenant que les services judiciaires s'impliquent pour qu'on puisse formaliser les dossiers et que le procès public puisse avoir lieu", dit Néné Bintu.

Au Sud-Kivu, déjà deux lots des Chinois ont été arrêtés avec des lingots d'or et une somme d'environ 800.000 dollars dans l'exploitation illicite des minerais à Walungu.

La première équipe a été libérée sans en informer les autorités locales, la deuxième équipe a été présentée à la presse avec une somme colossale d'argent, la société civile dit également non à leur extradition à Kinshasa ou dans leur pays d'origine.

Justin Mwamba