Affrontements entre FARDC-M23 à Masisi: au moins quatre civils tués et des blessés dans l'explosion d'une bombe à Sake

La cité de Sake
La cité de Sake

Au moins quatre personnes ont été tuées lors de l’explosion d’une bombe ce mardi 7 janvier 2025 dans la cité de Sake (territoire de Masisi), à environ 26 kilomètres à l’ouest de la ville de Goma (Nord-Kivu). La bombe provient des lignes des combats, sur des collines surplombant Sake, où de violents affrontements opposent depuis tôt le matin, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) soutenues par les miliciens locaux aux rebelles du M23 appuyés par l’armée rwandaise. Deux autres personnes ont été blessées par les éclats. 

« Une bombe est tombée sur une maison à Birere 2. Elle vient de faire quatre morts et quatre blessés. La bombe a été larguée par les rebelles du M23 qui s’affrontent avec les FARDC et les VDP dans des collines, vers Vunano et Kiuli, dans la région de Kimoka », témoigne un acteur de la société civile de Sake. 

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L’information est confirmée par l’autorité locale qui déplore que ces nouveaux affrontements interviennent alors que de nombreux déplacés qui avaient fui il y a plus d’une année étaient retournés dans la cité.

« Il y a une bombe venant du M23 qui est tombée à côté de la CBCA Birere et qui vient de faire quatre morts et quatre blessés. Il y a certaines personnes qui venaient de rentrer parce qu'elles ne supportaient pas la vie dans des camps. Alors, comme il y avait une accalmie, elles sont rentrées. Maintenant, c'est parmi ces gens là qu'il vient y avoir des morts », indique le Mwami Primo Bauma, chef du groupement Kamuronza.

Sake s’est réveillé dans une psychose ce mardi. La cité accueille des milliers des déplacés qui avaient fui les combats depuis 2023 entre l’armée et les rebelles du M23 dans plusieurs villages du territoire de Masisi. 

Le week-end dernier, des bombes larguées par les éléments du M23 sur la cité de Bweremana, dans le groupement Mupfuni Shanga, toujours dans le territoire de Masisi, ont causé au moins trois morts et des blessés. La société civile déplore ces actes qu'elles qualifient de violations graves, de la part du M23, du droit international humanitaire. 

Ces nouvelles explosions rappellent celle du 3 mai 2024 dans un site des déplacés dans la périphérie de Goma et qui avait fait une trentaine de morts de morts.

La reprise des hostilités dans le Masisi intervient  alors que l'Union européenne (UE) et les USA ont condamné fermement ce lundi, l’occupation récente de la cité de Masisi et des zones environnantes par les rebelles du M23 violant ainsi le cessez-le-feu. Ils appellent le M23 à un retrait immédiat et exhortent le Rwanda à cesser toute coopération avec ce groupe armé, tout en demandant le retrait de ses forces militaires du territoire congolais.

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Jonathan Kombi, à Goma