Produits agricoles, produits surgelés, tout coûte cher sur le marché de Bandundu à la veille des festivités. Acheter un carton de poulet est actuellement un luxe. Pourtant, le produit est l'une des denrées fortement consommées à la fin de l'année. Son carton vendu à 85 000 FC, il y a quelques semaines, est revu à 110. 000 FC. Autre produit surgelé de base, c'est le chinchard. Sa ram qui revenait à 70. 000 FC se vend actuellement à 90. 000 FC. Le carton de dindon lui a aussi subi une augmentation de prix, soit de 90. 000 à 110. 000 FC.
Des tenanciers des chambres froides interrogés au marché central de Bandundu en ont ras-le-bol avec le non écoulement de leurs produits.
" Les prix des produits ont augmenté. L'année passée, ça se vendait à un prix abordable. Mais cette année, on ne sait même pas expliquer. Ça coûte tellement cher que les acheteurs ne viennent pas. Un poulet coûte 12 000 FC, acheter encore le maïs et le manioc, vous avez combien d'enfants pour consommer un poulet et être suffisant ", a déclaré une femme tenancière d'une chambre froide sur l'avenue Kwango.
Et une vendeuse défaillante d'ajouter :
" Nous souffrons pour vendre et acheter des vivres frais. Nous n'en revenons plus, c'est vraiment nous tuer. À Kinshasa, on a déclaré la baisse des prix, mais ici, on ne voit rien du tout. Qu'on meurt ou quoi? A la fête de Noël, il y a souvent une forte demande, mais cette-fois, on ne vend pas parce que les produits coûtent cher ", a-t-elle déclaré.
Produits agricoles : des prix hors de portée
La flambée des prix touche également les produits agricoles, essentiels pour les ménages. Un sac de manioc, qui coûtait 60 000 FC, se vend désormais entre 90 000 et 100 000 FC. Le maïs, quant à lui, est passé de 120 000 à 200 000 FC le sac, tandis qu’une mesurette, appelée localement « Ekolo », a bondi de 1 200 à 2 500 FC.
Des raisons diverses expliquent cette situation, selon les vendeurs du marché Coreman : l’insécurité persistante à Kwamouth, considéré comme un grenier agricole, le mauvais état des routes et la rareté des produits sur le marché. Ces facteurs, combinés, provoquent des disparités de prix d’un marché à l’autre, aggravant le désarroi des ménages.
« Tout est devenu cher : le maïs, le fufu, les poissons… Quand je suis arrivée à Bandundu, une mesurette de fufu coûtait 900 FC. Aujourd’hui, elle est à 2 500 FC. Cela affecte directement mon budget familial. Avec des prévisions pour dix mesurettes, je ne peux même pas en acheter la moitié », déplore une consommatrice.
Un contraste avec les annonces gouvernementales
Le 9 décembre, des accords signés entre le gouvernement, les principaux importateurs et la Fédération des entreprises du Congo (FEC) annonçaient une baisse des prix des produits de première nécessité, tels que les poissons frais, le lait, le sucre ou encore le riz. L’exécutif s’était engagé à réduire certains prélèvements fiscaux pour alléger le coût de la vie.
Cependant, sur le terrain, ces mesures tardent à produire des effets. À Masi-Manimba, par exemple, un bidon d’huile de 25 litres est passé de 114 000 à 140 000 FC, un sac de haricots a bondi de 130 à 220 dollars, et un sac de riz de 70 000 à 75 000 FC.
Jonathan Mesa