Le Centre congolais pour le droit du développement durable (CODED) et la Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et de l’action publique (CORAP) ont débattu du 26 au 27 novembre 2024 à Kinshasa sur l'accès à l'information publique, cas du projet Grand Inga. L'objectif de cet atelier de 48 heures était de contribuer à la lutte pour l’accès pour tous à l’information publique et la transparence dans les grands projets d’infrastructures en RDC notamment le projet Grand Inga.
L'ancien ministre des Ressources hydrographiques et Énergie, Bruno Kapanji Kalala, n'a pas caché sa joie de voir qu'à ce jour là société civile s'est finalement intéressée au dit projet, chose qui n'était pas possible il y a quelques années. Il a appelé les congolais à la conscience pour la réalisation du projet Grand Inga.
« Un projet de 11000 MW, tout le programme de sa mise en œuvre. C’était un très bon travail. C’est le pourquoi que maintenant ces éléments qui vont faire partir, ont été maintenant écartés notamment la direction nationale du pays, du projet, c’est une bonne chose, mais il ne faut pas oublier que le projet INGA est un projet prophétique. Il a été créé par Dieu, et Dieu a voulu que ça serve pour les congolais. Les congolais doivent avoir une conscience, ils doivent en assumer la responsabilité avec la science, pas avec les paroles », a dit l’ancien chargé de mission de l’Agence nationale pour le développement du projet Inga (ADEPI).
La société civile réunie au sein de la COREP a dénoncé l'opacité et le manque d'accès à l'information qui caractérisent la gestion d'un projet aussi gigantesque que le Grand Inga.
« Nous avons un cas pratique de la non transparence dans la gestion des projets. Il s’agit du projet Grand Inga. De 2013 à aujourd'hui, aucun document sur ce projet n'a été publié. Le traité signé avec l’Afrique du Sud n’a jamais été publié, les études menées par AECOM-AEDS France n’ont jamais été publiées, l’accord de développement exclusif signé avec le consortium sino-espagnol n’a jamais été rendu public, la convention signée avec Fortescue Future Industries n’a jamais été publiée et le dernier protocole d’accord signé avec une société nigériane n’a pas aussi été publié. Un projet de cette envergure ne doit pas être mené dans l’opacité. Le plus souvent, les modes de financement posent problème, car ils donnent souvent une mission globale aux entreprises privées au désavantage du pays », a déclaré Justin Mobomi, chargé de plaidoyer à la CORAP.
“Nous mettons nos députés devant les faits et les rapprochons de voir comment évoluer ce projet. Un projet de cette envergure-là ne peut pas être mené dans l’opacité. Un projet de cette envergure-là ne peut pas utiliser un mode de financement qui risque de nous créer des problèmes. On dit qu’on va développer ce projet sous le modèle de financement partenaire public-privé, BOT, avec une mission globale à l’entreprise privée. Nous disons que notre étude a démontré que si les pays développent ce projet sous le financement PPP, BOT avec mission globale à l’entreprise privée, les pays ne vont pas tirer profit de ce projet. Voilà pourquoi nous avons mené cette étude pour montrer les raisons pour lesquelles nous affirmons que si ce projet est développé sous le mode de financement PPP, avec mission globale à l’entreprise privée, les Congo et sa population ne vont pas tirer profit », a-t-il ajouté.
Le Centre congolais pour le droit du développement durable (CODED) et la Coalition des organisations de la société civile pour le suivi des réformes et de l’action publique (CORAP) vont rencontrer le bureau de l’Assemblée nationale afin de lui remettre les résolutions issues de cet atelier, dans le but de soutenir et d'améliorer la proposition de loi sur l’accès à l’information récemment déposée par le député national Jacques Ndjoli.