Le Cadre de concertation des forces politiques et sociales a vivement dénoncé ce mercredi le réquisitoire du ministère public dans le procès intenté contre Seth Kikuni, ancien candidat à l’élection présidentielle et opposant politique. Le ministère public a requis une peine de trois ans de prison ferme et une amende de 950 000 francs congolais, une décision que le collectif qualifie de "réquisitoire abject", élaboré sous les injonctions de l’Agence nationale des renseignements (ANR).
Dans sa déclaration, le Cadre de concertation a exprimé son indignation face à ce qu’il considère comme une instrumentalisation de la justice pour faire taire une voix dissidente. **"Tout au long de l’instruction, le ministère public a été incapable de prouver matériellement la culpabilité de Monsieur Seth Kikuni ni de démontrer que ses propos auraient incité la population à la désobéissance civile",** souligne le communiqué.
Le collectif a appelé les juges à ne pas suivre ce réquisitoire qu’il qualifie de politique et à faire preuve d’indépendance, conformément à l’article 150 de la Constitution, pour prouver que la justice congolaise n’est pas aux ordres. Il les a également exhortés à résister aux pressions de l’ANR et à acquitter Seth Kikuni, détenu selon eux de manière arbitraire.
"Le procès contre Seth Kikuni n’est qu’une tentative de réprimer l’opposition politique et de limiter la liberté d’expression en RDC. Nous exigeons sa libération immédiate et sans condition", a ajouté le Cadre de concertation.
Par ailleurs, le collectif a lancé un appel à l’ensemble des forces vives de la nation pour se mobiliser contre cette injustice et exiger la fin des poursuites politiques, ainsi que la libération des autres opposants et membres de la société civile détenus arbitrairement. Parmi les signataires figurent des partis politiques tels que UDA Originelle, PNEC, ADLF, ainsi que des mouvements citoyens comme LUCHA, Filimbi et Initiative citoyenne contre le changement de la Constitution.