La France a fermement condamné ce vendredi la poursuite des offensives menées par le groupe rebelle M23 dans l’est de la RDC. Elle a appelé au strict respect du cessez-le-feu en cours, négocié dans le cadre du processus de Luanda. Paris réitère son soutien total à cette initiative diplomatique et exhorte les parties à honorer sans délai les engagements pris pour une solution durable au conflit.
Dans un communiqué, le ministère français des Affaires étrangères a souligné son attachement à l’intégrité territoriale et à la souveraineté de la RDC. Face à la crise humanitaire qui s’aggrave dans la région, la France a appelé l’ensemble des groupes armés à cesser immédiatement les violences pour permettre aux agences onusiennes et aux organisations humanitaires de poursuivre leurs opérations. « La protection des populations civiles et la réponse à leurs immenses besoins en dépendent », a insisté Paris.
En juillet dernier, la France avait salué les efforts diplomatiques, notamment la réunion organisée à Luanda entre les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda, sous l’égide de l’Angola. Ce processus avait débouché sur un cessez-le-feu convenu pour le 4 août 2024, salué à l’époque par Paris, qui avait félicité l’Angola pour son rôle de médiateur et avait promis de continuer à soutenir ce cadre de dialogue pour avancer vers une résolution diplomatique de la crise.
Cependant, sur le terrain, la situation reste tendue. D'intenses détonations d'armes lourdes ont été signalées ce vendredi matin dans la localité de Kalembe, selon des sources locales. Le M23 aurait ciblé la colline de Bitonge, à sept kilomètres de Kalembe, où des miliciens volontaires pour la défense de la patrie (VDP) se seraient retranchés. « Les rebelles du M23 bombardent la colline de Bitonge à partir de Kalembe. Ils utilisent des armes lourdes, mais les VDP ne répliquent pas », ont rapporté des témoins à Actualité.CD.
Cette zone, historiquement un bastion de la milice APCLS (Alliance des patriotes congolais pour un Congo libre et souverain), a récemment été reprise par le M23, qui poursuit ses avancées dans le territoire de Walikale. Selon plusieurs sources, les rebelles se dirigeraient vers Mbukuru, dans le groupement de Kisimba, à environ 60 kilomètres de Kalembe. Des véhicules lourds, dont un équipé de lance-bombes, ont été observés.
Ces nouvelles violences interviennent alors que des experts rwandais et congolais doivent se retrouver à Luanda vendredi pour évaluer une « proposition de concept des opérations », un document stratégique visant à réconcilier les préoccupations des deux parties.