Après des combats d’une demie journée, les miliciens d’autodéfense communément appelés « wazalendo » ont décroché de Kalembe et la localité est de nouveau occupée par les rebelles du M23. Ces derniers ont lancé tôt dans la matinée de ce mercredi l’assaut sur Kalembe d’où ils s’étaient repliés mardi suite à une contre-offensive des miliciens appuyés par l’armée congolaise. Plusieurs sources à Kalembe confirment la présence du M23 dans la cité.
« Nous avons vécu des détonations des armes lourdes et légères des VDP (Ndlr: volontaires pour la défense de la patrie). C’est depuis 12H30 que les VDP ont fui et la cité est contrôlée par les éléments du M23. Ils viennent de tenir le meeting et ont demandé aux habitants qui avaient fui de rentrer chez eux car selon eux, ils sont là pour la population », a dit à ACTUALITE.CD un responsable présent à Kalembe.
Ce dernier avance un bilan provisoire de trois morts depuis le début des affrontements dimanche. Ce mercredi « il y a une dame qui est morte touchée par un explosif dans la brousse où elle s’était cachée », a-t-il ajouté.
Le chef du groupement Kisimba dans le territoire de Walikale, le mwami Kabaki Alimasi avance un bilan plus lourd de 8 civils tués au village Ihula, dans la localité de Balindu.
Le meeting du M23 a eu lieu au marché local. Cet après-midi une accalmie précaire s’observe à Kalembe, quelques habitants curieux sont visibles dans la rue. Mais les activités sont paralysées. Le M23 se dirige de nouveau à Ihula.
« Ils viennent de se diriger encore à Ihula, ils sont passés à bord du véhicule qui porte une arme lourde. Il y aura toujours des affrontements parce qu’en cours de route il y a des éléments VDP qui sont là mais Ihula est sous leur [M23] contrôle aussi », a précisé une autre source.
L’armée n’est pas impliquée dans les affrontements de ce mercredi après son renfort lundi dernier aux VDP.
Ces nouvelles violences exacerbent l’escalade dans la région et violent le cessez-le-feu en vigueur depuis août dernier sur demande de l’Angola qui assure la médiation dans la crise qui secoue l’est du pays. Mardi, le gouvernement angolais a condamné la recrudescence des violences, précisément les affrontements à Kalembe. La médiation déplore ces actes qui mettent « en péril les efforts en cours pour trouver une solution durable au conflit » tout en invitant les protagonistes au respect du cessez-le-feu et à éviter « tout acte hostile pouvant conduire à une escalade du conflit et aggraver la grave situation humanitaire dans l'est de la République Démocratique du Congo ».
Patrick Maki