Des combats sont signalés pour le troisième jour consécutif dans la localité de Kalonge, à cheval entre les territoires de Masisi, Rutshuru et Walikale (Nord-Kivu). Ce mercredi, les rebelles du M23 ont lancé l’attaque contre les miliciens volontaires wazalendo. Ces derniers ont repris cette localité un jour au lendemain de sa prise par le M23 dimanche dernier. Selon les sources locales, cet-avant-midi des affrontements intenses sont en cours, des tirs d’armes lourdes et légères retentissent dans la zone.
« Aujourd’hui à 5H00, l’ennemi a encore lancé les attaques contre la position des VDP à Kalembe, et probablement Kalembe est encore passée sous contrôle de l’ennemi cette matinée vers 8H00. Le M23 vient de récupérer de nouveau Kalembe. Les affrontements sont en cours, ça crépite. Seuls les VDP combattent le M23, les FARDC se trouvent à Pinga, à une trentaine de kilomètres », a indiqué à ACTUALITE.CD, Neville Baibonge, chef de groupement Bashali-Mokoto.
La situation était volatile mardi en dépit de la reprise de Kalembe par les volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Les rebelles du M23 eux, rodaient tout autour de la localité. Des tirs sporadiques étaient signalés.
La population entre les tirs croisés
Dans ce contexte, la population qui était revenue à Kalembe après avoir fui l’arrivée du M23 est contrainte une nouvelle fois de se déplacer sous les tirs croisés des protagonistes. Kalembe comme localité de Bashali-Mokoto (dans sa partie du territoire de Masisi) compte plus de 50 000 habitants, selon les sources coutumières.
« Le dimanche la population s’est réfugiée vers Malemo, à 9 km sur l’axe Kalembe-Pinga. Du coup, quand la cité est repassée sous contre des VDP, il y a eu le retour de la population. Je crois qu'actuellement sous les tirs, il doit y avoir encore le mouvement de la population. Comme l’ennemi est vers l’est, la population pourrait prendre la direction nord vers Pinga», a souligné M. Baibonge, le chef de groupement Bashali-Mokoto.
Ces nouvelles violences exacerbent l’escalade dans la région et violent le cessez-le-feu en vigueur depuis août dernier sur demande de l’Angola qui assure la médiation dans la crise qui secoue l’est du pays. Mardi, le gouvernement angolais a condamné la recrudescence des violences, précisément les affrontements à Kalembe. La médiation déplore ces actes qui mettent « en péril les efforts en cours pour trouver une solution durable au conflit » tout en invitant les protagonistes au respect du cessez-le-feu et à éviter « tout acte hostile pouvant conduire à une escalade du conflit et aggraver la grave situation humanitaire dans l'est de la République Démocratique du Congo ».
Patrick Maki