Les affrontements entre les rebelles du M23 et la coalition gouvernementale à Kalembe, localité à cheval entre les territoires de Masisi, Rutshuru et Walikale (Nord-Kivu), ont suscité la réaction du gouvernement angolais. L’Angola qui assure la médiation dans la crise qui secoue l’Est de la RDC, condamne l’attaque menée par le M23 qui a occupé dimanche la localité de Kalembe après d’intenses combats avec les miliciens wazalendo avant l’intervention des FARDC le lendemain, soit lundi.
« Cette action constitue une violation flagrante des principes et de l'esprit des recommandations et décisions de la réunion ministérielle du 30 juillet 2024, ainsi que du cessez-le-feu convenu, entré en vigueur à minuit le 4 août 2024 », dit le gouvernement angolais dans un communiqué ce mardi.
L’Angola déplore que ces violences mettent « en péril les efforts en cours pour trouver une solution durable au conflit dans l'est de la RDC », avant d’inviter les protagonistes à éviter « tout acte hostile pouvant conduire à une escalade du conflit et aggraver la grave situation humanitaire dans l'est de la République Démocratique du Congo ».
Les violences ont des conséquences humanitaires graves dans l’Est du pays. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), 137 300 enfants en âge scolaire vivant dans les sites des déplacés à Goma et dans le territoire de Nyiragongo ne fréquentent pas l’école.
L’Union africaine a chargé Luanda de mener la médiation entre Kinshasa et Kigali pour le retour de la paix dans l’est congolais. Les autorités congolaises accusent le Rwanda de soutenir les rebelles du M23. Selon l’ONU, près de 4 000 soldats rwandais sont déployés aux côtés du M23 sur le sol congolais. Plusieurs réunions ont déjà été convoquées par le président angolais avec la participation des délégations congolaise et rwandaise. Après plusieurs ratés, Kinshasa et Kigali se sont mis d’accord que sur peu de choses, notamment sur la mise en plan harmonisé de neutralisation des FDLR et le désengagement des forces/levée des mesures défenses du Rwanda. Une autre réunion est prévue à Luanda le 26 octobre et mettra ensemble les experts de deux parties.