Depuis la levée du moratoire sur l'application de la peine de mort en février 2024, les autorités judiciaires militaires en République démocratique du Congo (RDC) ont prononcé au moins 128 condamnations à mort, selon les dernières données compilées par les Nations unies. Ces condamnations concernent notamment 52 cas au Nord-Kivu, 1 au Sud-Kivu, 37 à Kinshasa et 6 au Kasaï-Oriental. Aucun des condamnés n’avait encore été exécuté au moment de la rédaction de ce rapport, les sentences étant toujours en cours de recours.
Cette décision de lever le moratoire a suscité de vives réactions, notamment de la part de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), qui avait exprimé sa consternation en mars dernier. Les prélats catholiques s’opposent fermement à la reprise des exécutions et appellent le gouvernement à adopter des systèmes de détention plus efficaces, qui visent la réhabilitation des criminels plutôt que leur exécution.
« Chaque vie est sacrée, et la dignité humaine doit être préservée. Nous recommandons au gouvernement d'abolir la peine capitale pour tous les crimes », avait déclaré Marcel Utembi Tapa, archevêque de Kisangani et président de la CENCO.
De son côté, la Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH) a émis une série de recommandations au gouvernement congolais, notamment la réforme du système pénal pour réduire le nombre d'infractions passibles de la peine de mort. La CNDH plaide également pour l'introduction de nouvelles législations permettant aux condamnés de faire appel de leur sentence et encourage la RDC à adhérer au deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques.