Cinéma : le festival de films d’écoles en "Action"

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Projection film d’école

Ce jeudi 19 septembre, l'Académie des Beaux-Arts a accueilli, dans une atmosphère empreinte d'excitation et de fierté, l'ouverture de la toute première édition du festival "Action", une initiative destinée à mettre en lumière les talents émergents du cinéma congolais. Ce festival, qui promet d’être un rendez-vous incontournable pour la jeunesse créative, se consacre aux films d'écoles, réalisés par des étudiants en fin de cursus académique issus des institutions de cinéma de la République Démocratique du Congo.

Cette cérémonie d’ouverture a débuté par la présentation d’une comédie musicale du groupe "Lamine Yamal" avant que Hologramme et Oncle P ne viennent poursuivre avec la musique et le Slam. L’un des moments marquant de la soirée a été le spectacle introduisant cette première édition. Dans un suspense profond, quatre jeunes apparaissent, tous vêtus de noir. Sur scène, on les voit gesticuler, en train de se battre, aller de gauche à droite, avant que leurs habits ne changent en blancs et une lumière les braquer

« Les habits noirs portés par les personnages expliquent les talents cachés et quand ils entrent ils deviennent heureux. Ça démontre les talents qu’ils acquièrent pendant leur cursus académique. En se battant ils apprennent, et font de leur mieux pour étaler leurs talents. Juste après on constate que leurs habits changent, deviennent blancs, ce qui démontrent la lumière qui vient par "Action" puisqu’on constate qu’il y’a même une lumière qui s’allume en ce moment et braquer sur les talents de ces jeunes après tant d’efforts », explique Chris Eyale, réalisateur et coordonnateur de cette première édition.

Quatre films ont été mis sous les projecteurs. « Tout ce que ces arbres ont vu » de Solen Chouvet (français), étudiant Ciné Fabrique à Lyon en France; « Hors prix » du groupe d’étudiants de l’académie des beaux-arts; « Na koki » de Chrispin Ndumbi, étudiant à l’académie des beaux-arts et « Kidnappeur » de Béni Lakandal, étudiant à l’Unisic (ex Ifasic). 

Au fil du temps, le Congo s’impose comme une véritable pépinière de talents artistiques, et "Action" joue un rôle capital en offrant une plateforme d’expression libre permettant de découvrir cette source inépuisable de talents artistiques qu’irriguent les institutions d'enseignement supérieur, telle une rivière de créativité qui coule de génération en génération.

Lancé au mois de janvier de cette année 2024, le festival "Action" a pour but de combler le fossé entre l'environnement académique et la réalité du marché professionnel. L’événement se veut une passerelle permettant aux jeunes diplômés de rencontrer des producteurs, des distributeurs et un public à la fois local et international, dans l'espoir de propulser leur carrière. "Action" n'est pas seulement un espace de diffusion, mais aussi un incubateur pour les futurs grands noms du cinéma congolais.

Persévérance et détermination comme maîtres-mots

L'histoire derrière la création de ce festival est une leçon de persévérance. Après avoir rencontré de nombreuses difficultés pour trouver des financements et obtenir un soutien institutionnel, les organisateurs ont fait preuve d'une détermination inébranlable. "Nous avons rencontré des refus, des lettres d'éloges sans engagements concrets, mais nous avons continué à chercher des solutions", ont-ils confié lors de l'ouverture.

Cette année, la programmation est riche et diversifiée, avec des œuvres touchant à des thématiques variées, allant de la culture traditionnelle aux réalités socio-politiques contemporaines. Les projections s'étendront sur plusieurs jours, offrant au public une véritable immersion dans l’univers du cinéma congolais.

Le public kinois, curieux et attentif, ainsi que des spectateurs sous d’autres cieux, ont l'unique opportunité de découvrir des récits racontés avec passion, à travers l’œil de cette nouvelle génération de réalisateurs. 

Le festival "Action" s'affirme ainsi comme un acteur incontournable dans la promotion des talents congolais. Non seulement il valorise le travail des jeunes cinéastes, mais contribue également à l'essor de toute une industrie créative en plein développement.

L'ouverture de cette première édition du festival "Action" marque un tournant pour l'industrie cinématographique congolaise. En mettant en avant les jeunes talents du cinéma, cet événement offre non seulement une opportunité inestimable aux nouveaux diplômés du cinéma, mais souligne également la capacité du Congo à se positionner sur la scène internationale grâce à sa richesse artistique et culturelle.

James M. Mutuba