Kinshasa: les congolais travailleurs des chinois et indo-libanais en grève pour réclamer l'amélioration de leur salaire

Les travailleurs des indiens, chinois, libanais et autres en colère
Les travailleurs des indiens, chinois, libanais et autres en colère

Plusieurs magasins tenus par des indiens, libanais, chinois et d'autres expatriés, n'ont pas ouvert cet avant-midi du lundi 9 septembre à Kinshasa. Des congolais qui y travaillent ont décrété un mouvement de grève pour revendiquer notamment l'augmentation de leur salaire, son ajustement par rapport au taux du jour (environ 3000 pour 1 dollar), l'amélioration de leurs conditions de travail, ainsi que l'annulation de la sous-traitance.

Ils sont en colère. D'une avenue à une autre, sifflotant et scandant des chansons hostiles, ces congolais obligent les tenanciers de ces maisons de commerce de fermer jusqu'à ce que leurs revendications soient rencontrées.

L'un d'eux se plaint non seulement de maigre salaire, mais aussi du non-respect de l'horaire de travail alors que les heures supplémentaires ne sont pas payées.

«Nous marchons parce que leur façon de payer n'est pas bonne. Aujourd'hui le dollar se change déjà à 2900 FC pour 1$, mais eux nous payent toujours au taux de 15 000, 16 000, 17 000 FC et nous n'apprécions pas ça. C'est pourquoi nous réclamons qu'ils nous paient normalement. Nous en avons marre de la sous-traitance et demandons sa suppression et nous exigeons le respect de notre heure du travail. Nous allons jusqu'au-delà de 19H00 et on ne nous paie pas ces heures supplémentaires là», a-t-il déclaré, très irrité.

Un autre, sueur dégoulinant le corps, sifflet à la bouche, s'en prend même aux congolais, patrons des magasins qui ne paient pas décemment les travailleurs. 

« Qu'aucun expatrié n'ouvre aujourd'hui. Que ce soient les indiens, les libanais, les chinois, voire les congolais qui ne payent pas bien. Le Salaire est maigre, raison pour laquelle on est là», a-t-il lâché.

Cet autre, document de contrat à l'appui, explique les dépenses qu'il effectue le mois, qui vont au-delà même de son salaire. 

« Je suis parent. On me donne 150 USD, je fais quoi avec ? Je dois payer l'eau, l'électricité, le loyer, les enfants doivent manger, s'habiller et aller à l'école. C'est impossible avec cet argent», s'est-il plaint.

A Kinshasa, les travailleurs des expatriés ne cessent de se plaindre de la manière dont ils sont traités. Dans les industries qui pullulent dans la commune de Limete, par exemple, plusieurs journaliers de plus de cinq ans expriment leur insatisfaction quant à leur rémunération. Dans la plupart des sociétés, ces éternels journaliers perçoivent environ 40 000 FC, en raison de 5 000 FC par jour. 

Samyr LUKOMBO