Huit prévenus, dont deux femmes, comparaissent devant le tribunal militaire garnison de Kisangani en procès de flagrance depuis le 28 août dernier. Ils sont présumés auteurs d'un triple meurtre dans une famille au PK9, quartier Bombole, sur la route Yangambi, le lundi 26 août 2024.
Parmi les prévenus, six portent un même nom de famille. Ils sont tous poursuivis pour terrorisme, participation au mouvement insurrectionnel, coups et blessures volontaires aggravés et assassinat. L'instructeur du dossier, le colonel André Mugumba a requalifié le meurtre en assassinat, après avoir reconnu l'intention des prévenus de commettre le meurtre.
Ces présumés auteurs de l'assassinat de Franck Lisasi, Colette Chausiku et un enfant, ont été arrêtés le même lundi, jour de la commission de fait. Selon la police, tôt le matin, les enquêteurs avaient suivi des traces de sang jusqu'à atteindre le domicile des inculpés. Parmi eux, le chef du village PK10 comparaît aussi et est cité par le témoin comme celui qui a commandé l'exécution des défunts.
Ce lundi 2 septembre 2024, des audiences se sont tenues au lieu du crime, à l'hôpital général pour entendre les blessés et à la morgue pour voir les trois corps. Parmi les blessés, une allaitante de 29 ans gravement blessée et quatre enfants. Ils sont aussi sous surveillance des psychologues, cependant il faut encore des examens approfondis pour l'allaitante.
Le crime n'est pas directement lié au conflit intercommunautaire Mbole-Lengola. Toutefois, la famille victime est l'une des déplacés du conflit précité. Sur le lieu de la commission du crime, plusieurs maisons sont restées vides. Pour cause, depuis ce triple meurtre, 128 ménages ont rejoint le camp des déplacés situé à la paroisse Saint Gabriel, d'après les statistiques fournies par des responsables locaux.
Le tribunal militaire garnison de Kisangani a renvoyé l'audience à ce mercredi 4 septembre. Les victimes bénéficient de l'accompagnement du FONAREV qui va aussi prendre en charge l'enterrement des défunts. FONAREV n'aide pas seulement les victimes à accéder à la justice, il a promis une prise en charge holistique des ces dernières.
Gaston MUKENDI, à Kisangani