Nord-Kivu : Journées ville morte à Manguredjipa, la population exige la sécurité et le départ des Wazalendo accusés d'inaction face aux tueries des ADF

Service infographie ACTUALITE.CD
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Les activités socio-économiques sont paralysées à Manguredjipa, chef-lieu du secteur des Bapere, au Nord-Kivu, ce jeudi 22 août. À l'appel de la société civile du secteur, les habitants observent trois jours de ville morte pour exiger la sécurité et le départ des groupes Wazalendo, notamment le NDC-R, qu'ils accusent de ne pas les avoir protégés contre les tueries des ADF, qui ont fait irruption dans cette région du territoire de Lubero depuis la mi-juin. Ce jeudi, les boutiques et magasins sont restés fermés. Aucune moto n'était autorisée à circuler. Les habitants sont restés chez eux. À l'entrée de la ville, en provenance de Butembo, une barricade a été érigée par un groupe des Wazalendo, qui affirme agir aux côtés des habitants.

"Seuls les militaires sont autorisés à passer. Vous devez y retourner. Nous sommes en deuil", explique aux arrivants un certain Mimi, présenté comme un commandant du groupe. Sur place, les habitants qui réclament le passage sont fouillés avant de franchir la barricade. La manifestation devrait durer trois jours, selon le communiqué de la société civile. La situation sécuritaire est volatile à Bapere depuis l'irruption, à la mi-juin, d'un groupe des ADF qui ont tué une centaine de civils dans les villages de Bapere et de Baswagha. Pour l'instant, le groupe serait localisé à la frontière entre le Nord-Kivu et la Tshopo. À Manguredjipa, des militaires ougandais et congolais sont déployés. Mais depuis, aucun combat rapproché avec l'ennemi n'a été signalé, ce qui laisse les habitants perplexes, y compris ceux qui ont fui. Ils craignent pour la sécurité de leur entité.