Monseigneur Désiré Lenge, évêque de Kilwa-Kasenga, s'est exprimé quelques jours après les tueries dans le territoire de Pweto, précisément à Kilwa. Une dizaine de fidèles de la secte Mbidi Kilue ont été tués par les forces armées de la RDC. L'armée loyaliste les a identifiés comme miliciens Maï-Maï Bakata Katanga.
Pour l'évêque du diocèse de Kilwa-Kasenga, il s'agit des innocents, des gens désarmés et ne représentant aucun danger qui ont été tués.
“ Il ne s’agissait pas de simples coups de feu, mais de tirs d’armes d’assaut. Des innocents, des gens désarmés, des membres de l’Église locale de Mbidi-Kiluwe, qui marchaient et ne représentaient aucune menace, ont été froidement abattus par les forces de l’ordre, les FARDC et la Police. J’insiste, j’étais à Kilwa au moment des faits, et personne ne me les a racontés. J’ai personnellement assisté à ce carnage ”, dit-il dans une mise au point.
L'évêque Désiré Lenge exige justice et dénonce et s'étonne du déploiement d'une telle force pour en découdre avec des civils désarmés.
“ Je ressens une immense tristesse et, en tant que pasteur de ce peuple de Kilwa-Kasenga, j’exige justice. Face à un tel événement, l’Église catholique ne peut rester silencieuse. Elle se doit de dénoncer, de faire entendre sa voix et de réclamer justice, car des vies humaines ont été brutalement arrachées. Pourquoi avoir déployé une telle force pour abattre froidement des personnes désarmées et qui ne constituent aucune menace ? Pire encore, un étudiant du nom de Patty, qui ne faisait même pas partie du groupe des fidèles de Mbidi-Kiluwe, a également été froidement abattu ”, poursuit-il.
Et d’ajouter :
“ J’exige que justice soit rendue et que ces ignobles actes, perpétrés par des agents censés nous protéger, soient sévèrement sanctionnés. Si l’intention était de maîtriser ces personnes, d’autres moyens pouvaient être employés pour les dissuader. Mais le recours direct à une telle extrême violence pour massacrer froidement une dizaine de paisibles citoyens est inacceptable, et l’Église catholique ne peut se taire. Les responsables de ces atrocités doivent répondre de leurs actes, et la justice doit être rendue aux victimes ”.
Le gouvernement congolais avait annoncé la descente sur place à Kilwa d'une délégation pour faire la lumière sur ces massacres.
José Mukendi