L' accès à l'éducation, un combat quotidien pour certaines filles à Kinshasa

Photo/ Actualité.cd
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À Kinshasa, l’accès à l’éducation  à l'éducation reste un parcours semé d’embûches pour les jeunes filles.


"J’ai dû arrêter l’école à 17 ans pour m’occuper de mes frères et sœurs. Ma mère était malade et mon père avait perdu son emploi", confie Marie, aujourd’hui âgée de 21 ans. Son histoire est malheureusement loin d’être isolée.

Les défis auxquels font face les jeunes kinoises pour poursuivre leurs études sont multiples. Les mariages et les grossesses  précoces, le manque de moyens financiers, les tâches ménagères, les violences basées sur le genre et les distances à parcourir jusqu’à l’école sont autant de facteurs qui les contraignent à abandonner leurs rêves d’études.
Face à ces difficultés, de nombreuses initiatives voient le jour à Kinshasa. Des associations, des ONG et des projets gouvernementaux luttent pour garantir à toutes les filles un accès équitable à l’éducation. La gratuité de l’enseignement primaire, des programmes de bourses, des centres d’apprentissage non formels, des campagnes de sensibilisation et des actions de lutte contre les mariages précoces sont mis en place.

"L’éducation est un droit fondamental. En donnant aux filles les moyens de se former, nous leur offrons la possibilité de s’émanciper et de contribuer au développement de leur communauté", souligne Ruth Marina Musadi, activiste des droits de la jeune fille.

Malgré les obstacles, de nombreuses jeunes filles parviennent à surmonter les difficultés et à exceller dans leurs études. Esther, 17 ans, est l’une d’entre elles. Grâce à la persévérance et au soutien de sa famille, elle a obtenu son diplôme avec mention et envisage désormais de poursuivre des études supérieures.

"L’école m’a ouvert les portes d’un monde que je ne connaissais pas. Je veux devenir médecin pour aider les autres", affirme-t-elle avec détermination.

Un autre exemple est celui de Ketshia Afimiko qui a réussi à terminer ses études malgré le mariage précoce imposé par sa famille. "Grâce à l’intervention d’une ONG, j’ai pu continuer mes études à distance. Maintenant que j’ai mon bac, je rêve d’aller encore loin et de devenir avocate pour défendre les droits des femmes et des enfants en RDC."

Léa Mbo a quant à elle dû faire face au viol et surmonter une grossesse non désirée pour poursuivre ses études. "Grâce à l’aide d’un programme de soutien aux filles mères, j’ai réussi à jongler entre mes responsabilités familiales et scolaires. J’ai été rejetée par tous mais je veux prouver que les filles peuvent réussir dans leur vie malgré les obstacles", a-t-elle déclaré. Son ambition est également de devenir avocate pour défendre les droits des femmes et des enfants en RDC.

À Kinshasa, les défis liés à l’éducation des filles sont réels et complexes, mais les initiatives en place et les histoires inspirantes montrent que des progrès sont possibles. 

Grâce à des efforts continus pour améliorer les conditions d’éducation, ainsi qu’à la résilience et la détermination de nombreuses jeunes filles, il est possible d’espérer un avenir où chaque femme à Kinshasa aura l'opportunité d'atteindre son potentiel à travers l'éducation. 

Les efforts pour surmonter les obstacles doivent se poursuivre afin d’assurer une éducation équitable pour toutes les filles de la ville.


Nancy Clémence Tshimueneka