La nouvelle société civile congolaise (NSCC) en collaboration avec le réseau congolais des défenseurs des droits de l’homme a organisé une matinée d’échange et de mobilisation à l’occasion de la commémoration du Génocide Congolais ce vendredi 2 Aout à Kinshasa. L’objectif poursuivi ici est de plaider pour que justice soit faite et la reconnaissance du Génocide Congolais au niveau international.
« Nous nous sommes réunis ici avec les militants des droits de l'homme, les membres de la Société Civile, juste pour réclamer la reconnaissance de ce génocide presque oublié de l'histoire de l'humanité. Avec plus de 12 millions de morts, aucune justice tant nationale qu’internationale ne s'intéresse à ce cas précis. Nous sommes ici pour réclamer justice et réparation pour le peuple congolais, ce n'est que rétablir la justice, le peuple congolais est membre de la communauté internationale, il doit bénéficier de la même attention comme l'ont eu d’autres peuples. C'est le cas de Sierra Leone, Rwanda, Yougoslavie, Liban et pourquoi pas le peuple congolais. Nous ne sommes pas ici en train de pleurnicher mais nous sommes en train de nous imposer, de réclamer notre droit reconnu par la Charte des Nations Unies. N’est pas s'intéresser à la souffrance du peuple congolais, c’est faire abstraction à ce qui se pourrait se passer demain dans d'autres pays », a déclaré Jonas Tshiombela, Coordonnateur de la NSCC.
Pour sa part, Maitre Baupaul Mupemba a expliqué le processus pour qu'un génocide puisse être reconnu par la communauté internationale ainsi que les mécanismes permettant que justice soit rendue pour les victimes de la guerre.
« Il y a dans le monde des mécanismes qui sont organisés pour la protection des droits de l'homme parce que nous sommes tous d'accord qu’à l'est du pays, il y a des violences des droits de l'homme qui se sont commises à grande échelle. Il y a des mécanismes judiciaires et des mécanismes non judiciaires. Parmi les mécanismes non judiciaires au niveau régional par exemple, nous avons la Commission africaine des droits de l'homme, au niveau international, nous avons un examen périodique universelle, les comités des droits de l’homme. Mais au niveau africain, nous avons la cour africaine des droits de l'homme et de peuple et nous avons aussi au niveau international la Cour pénale internationale et la Cour internationale de justice. Il faut savoir que pour que la Cour pénale internationale soit activée, il a fallu l'adhésion de la République démocratique du Congo. Et, donc c’est pour nous aujourd'hui un droit que la Cour pénale internationale se saisisse d’office pour les massacres qui sont commis à l'est du pays. Nous avons le génocide, les crimes contre l'humanité et les crimes de guerre qui sont commis à l'Est du pays sont de la compétence de la Cour pénale internationale. Mais il y a aussi les mécanismes spéciaux, nous avons par exemple l'instauration d'un tribunal pénal international pour le Congo afin que la RDC soit rétablie dans ce droit », Me Beaupol Mupemba intervenant.
Toujours dans le cadre de la reconnaissance du Genocide congolais, la nouvelle société civile congolaise prévoit d’organiser des manifestations pacifiques et initier une pétition qui va circuler sur l’ensemble du pays pour réclamer la justice et que le génocide congolais soit reconnu.
Ce vendredi 2 août 2024, la République démocratique du Congo (RDC) commémore pour la deuxième année consécutive, la Journée nationale du génocide congolais, appelée GENOCOST. Cette journée vise à rendre hommage aux victimes innombrables des conflits armés qui ont ravagé l'est du pays depuis près de 30 ans.
Grâce GUKA