RDC: les formes les plus courantes de traite des personnes sont le travail et la prostitution forcés dont 66 % des femmes et 54 % des enfants sont victimes

Une famille fuit les violences à Kamonia, dans la province du Kasaï en RDC. Octobre 2017.   © HCR / John Wessels
Une famille fuit les violences à Kamonia, dans la province du Kasaï en RDC. Octobre 2017. © HCR / John Wessels

Mardi 30 juillet dernier a marqué la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la traite des personnes. En prélude de cette célébration, l'ambassade des États-Unis a organisé une table ronde avec les partenaires locaux impliqués dans la lutte contre la traite des personnes ce lundi 29 juillet.

Cette rencontre, dont les thématiques ont porté sur les activités relatives à la lutte contre la traite des personnes en RDC, a réuni l'ambassadrice des États-Unis en RDC, la coordinatrice du Service de la jeunesse et de la lutte contre les violences sexuelles et la traite des personnes en RDC, Chantal Mulop, des représentants de la Dynamique de lutte contre le trafic humain (DCTH) et de la Lizadeel, ainsi que d'anciens participants aux programmes d'échange de l'ambassade des États-Unis.

« Le gouvernement des États-Unis accorde une grande importance à l'aide que vous apportez aux survivants de la traite des personnes et à la lutte contre la stigmatisation dont ils font l'objet. Nous reconnaissons l'expérience vécue par chaque survivant de la traite et cherchons à éradiquer ce problème en RDC en proposant des solutions locales qui placent les droits humains au cœur de nos efforts », a déclaré Lucy Tamlyn, ambassadrice des États-Unis en RDC.

Pour sa part, Chantal Yelu Mulop, coordinatrice du service spécialisé du chef de l'État congolais en charge de la jeunesse et de la lutte contre les violences faites aux femmes et la traite des personnes, a dressé un état des lieux de la traite des personnes en RDC, tout en appelant les autres partenaires à des efforts collectifs pour mettre fin à ce fléau.

« Je voudrais ici rappeler que ce fléau continue à s'étendre sur l'ensemble du territoire national et porte gravement atteinte à la sécurité des communautés locales. Chaque jour, des cas d'exploitation sexuelle, de trafic d'enfants, de travail forcé, de recrutements forcés d'enfants dans les groupes armés, de mendicité forcée nous sont rapportés. Nous devons renforcer notre collaboration pour y apporter les réponses les plus fortes et les plus appropriées », a soutenu Chantal Yelu Mulop.

Et d'ajouter :

« Au cours de l'année 2023, la coordination a reçu 541 alertes précoces concernant des cas de traite de personnes. Au bout du processus d'identification, 268 personnes ont été considérées comme victimes éventuelles. Des ressources ont été mobilisées en vue d'une prise en charge collective bénéfique à 174 victimes. Le travail forcé, avec 42 %, et l'exploitation sexuelle, avec 39,6 %, représentent les principales formes de la traite des personnes en RDC, et ce sont majoritairement des femmes, avec 66 %, et des enfants, avec 54 %, qui sont ciblés par les trafiquants. Ensuite, 90 victimes ont porté plainte contre 51 bourreaux, dont 18 ont fait l'objet d'une condamnation à une peine de servitude pénale par la justice congolaise au cours de l'année 2023. La coordination a garanti une assistance juridique et judiciaire à chacune des victimes », a-t-elle conclu.

Pour combattre la traite des personnes, les recommandations ont été axées notamment sur : la prévention, qui consiste à sensibiliser la population générale et à former les acteurs de première ligne ; la protection, qui consiste à offrir une prise en charge holistique aux témoins et victimes de la traite des personnes ; la poursuite, qui consiste à s'assurer que les bourreaux répondent de leurs actes devant la justice ; et enfin le partenariat, tous les acteurs impliqués dans la lutte contre la traite des personnes doivent collaborer entre eux s'ils veulent obtenir des résultats probants.

La célébration de la Journée mondiale de lutte contre la traite des personnes vise à faire connaître la situation des victimes de la traite humaine et à promouvoir et protéger leurs droits. Pour cette édition, le thème choisi est : « Ne laissons aucun enfant de côté dans la lutte contre la traite des personnes ».

Grâce Guka