Une dizaine de sessions de sensibilisation et de dialogue avec les acteurs locaux sur la culture de paix ont été clôturées lundi 29 juillet à Goma. Elles ont mis autour d’une table plusieurs centaines des représentants des jeunes, des FARDC et de la police ainsi que des cadres de base. Cette campagne d’un mois a été menée, à Goma et dans le territoire de Nyiragongo, par l’Asbl Mouvement de fraternité conjointement avec la 34e région militaire des FARDC et en collaboration avec la section civile de la MONUSCO Goma. À l’issue de différents dialogues, les jeunes se sont engagés à ne plus s’attaquer aux partenaires du gouvernement dont la MONUSCO mais plutôt à toujours adresser leurs doléances auprès des autorités congolaises.
« Après avoir pris part à cette séance, nous venons de comprendre que le rôle de la MONUSCO n’est pas offensif. Nous, jeunes, sommes souvent manipulés par certaines personnes qui cherchent leur popularité. Comme la fois dernière, dans leurs messages de campagne, certains candidats disaient que la MONUSCO possédait un mandat offensif, et pourtant c’est faux. Les officiers militaires viennent de nous confirmer que la MONUSCO n’a pas un mandat offensif. Nous ne devons pas nous attaquer aux partenaires du gouvernement central. C’est le gouvernement qui est censé demander leur départ.», a indiqué Stéphane Kitsa, un des participants aux différentes sessions de sensibilisation.
Le représentant du commandant de la 34e région à ces assises, le Lieutenant colonel Okita Ngoyi Flory, directeur des opérations adjoint en charge de l’organisation de la 34e région militaire s’est exprimé en ces termes:
« Les jeunes doivent comprendre que la MONUSCO et les autres sont nos partenaires. Ils nous assistent, ils nous appuient dans le cadre des opérations en logistique et même dans le cadre de coercition des forces. Alors, vous devez cesser de menacer ces organismes car ils sont ici sur demande de notre gouvernement. Je vous demanderai de bien pouvoir vous unir et être rangés, toujours, derrière votre armée, les FARDC. Les jeunes doivent éviter les intox. Ils doivent éviter de faire le jeu de l’ennemi. Nous devons nous rencontrer de temps en temps, partager ensemble pour que nous partions tous sur la même voie. Les jeunes doivent toujours attendre des FARDC, une victoire certaine car il y a des planifications qui se font dans tous les axes pour bouter dehors l’ennemi. Les jeunes ne doivent pas lâcher. Ils doivent avoir toujours confiance aux FARDC », a exhorté le représentant de l’armée.
En juillet 2022, des manifestations anti MONUSCO avaient coûté la vie à une dizaine des civils, touchés par balles lors de leur dispersion par les forces de défense et de sécurité, à Goma. D’autres manifestations avaient été signalées dans la partie Nord de la province, dans les villes de Butembo et de Beni, notamment.
Actuellement, la mission onusienne fait l’objet de plusieurs attaques et des manifestations projetées pour demander son départ du sol congolais. Sa présence est, toutefois, remarquable sur différentes lignes des combats, notamment à Sake pour empêcher l’avancée des rebelles du M23 vers Goma.
« C’est clair qu’on est au courant qu’il y a des sentiments anti MONUSCO qui viennent de temps en temps. Nous pensons qu’il y a beaucoup de désinformations, beaucoup d’incompréhensions de ce qu’on fait. La vérité, c’est qu’on est toutefois à côté des FARDC, surtout autour de Goma, à Sake et au Nord de Goma pour protéger la ville de Goma et la ville de Sake. Alors, nous sommes ici pour soutenir le gouvernement. On est partenaires. On sait qu’il y a beaucoup de gens qui ne comprennent pas notre mandat de protection des civils. C’est pourquoi on est ici de temps en temps pour assister les civils », a dit à la Radio Go FM de Goma, Omar Aboud, chef de bureau de la section protection civile de la MONUSCO Goma.
Du côté de l’Asbl Mouvement de fraternité, on se dit satisfait d’avoir organisé ces sessions de sensibilisation et de dialogue avec les acteurs locaux sur la culture de la paix. Son porte parole, Guel Mamlaka précise que de ces assises ressortent des propositions -solutions dont la primeur est réservée au Président de la République.
« Les dialogues organisés à Goma et dans le territoire de Nyiragongo nous ont permis de comprendre réellement les problèmes qu’il y a dans notre province, particulièrement des situations liées à l’insécurité. Comme vous le savez, quand c’est la collaboration civilo-militaire, les militaires de leur côté, nous ont montré les défis auxquels ils font face et nous les civils, avons démontré également les défis auxquels nous faisons face. Cela étant, après ces différents échanges, nous pouvons vous dire que nous avons une proposition-solution. Voilà pourquoi, le mouvement de fraternité, ensemble avec toute la jeunesse du Nord-Kivu, veut rencontrer le Président de la République, lui, le garant de la nation. Pour nous, la solution sera donnée en secret au Président de la République parce que le secret militaire ne peut pas être dévoilé sur des médias » a dit Guel Mamlaka, porte parole du Mouvement de fraternité.
La MONUSCO a déjà mis fin à sa présence dans la province du Sud-Kivu. Les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri attendent également la matérialisation des phases 2 et 3 du plan de désengagement.
Jonathan Kombi, à Goma