Depuis le mois de mai dernier, les autorités de la province de la Tshopo ont déployé un nombre considérable de militaires et policiers dans la commune de Lubunga. Ce déploiement fait suite à plusieurs cas d'insécurité enregistrés dans cette commune. Ces agents de l'ordre ont pour mission de rétablir l'autorité de l'État dans la commune de Lubunga, jusque dans les quartiers périphériques, d'arrêter tous les assaillants et de sécuriser les personnes et leurs biens.
Selon des sources concordantes, le calme est revenu dans cette entité administrative après une longue période de tueries, de viols et de pillages des biens de valeur des habitants. On a également noté un déplacement massif de la population à partir du mois de mai, fuyant les atrocités perpétrées par les communautés en conflit.
Selon le bourgmestre de la commune de Lubunga, Bauduin Kayongo, "plus de 80 % de la population a déjà regagné leurs domiciles dans le centre de Lubunga. Ceux de la périphérie regagnent aussi progressivement leurs entités respectives. Cependant, la peur se remarque encore parmi les autres habitants des quartiers périphériques, notamment à Kubagu, Isangi Makutano, Lokata, Ngenengene, pour ne citer que ceux-là. Ces derniers jours, les habitants de Ngenengene ont découvert huit squelettes humaines en pleine forêt de Ngenengene et cinq autres dans la forêt de Kubagu. Ce sont des squelettes d'hommes qui auraient été abattus par des assaillants armés d'armes blanches et de calibres 12", a-t-il indiqué.
Pour sa part, Léonard Isautua, notable de la commune de Lubunga, a exprimé son inquiétude concernant l'organisation de la table ronde qui était prévue pour le mois de juillet de cette année en cours mais dont on ne parle plus. "Pourtant, c'est l'unique cadre pour réunir les communautés en conflit afin d'identifier les vraies causes du conflit intracommunautaire et leurs auteurs, puis passer à l'étape de la réconciliation selon la coutume. À quand se tiendra encore la table ronde de Lubunga ? C'est la question que se pose ce notable. Selon mes attentes, je pense que ce sera aussi une occasion pour délimiter la commune de Lubunga et le territoire d'Opala," a-t-il déclaré.
Actuellement, les activités économiques ont repris à Lubunga. Les cultivateurs vont aux champs pour les travaux, et la circulation a repris sur les deux axes routiers, notamment l'axe Kisangani-Ubundu et Kisangani-Opala.
Notez que depuis le début du conflit dans la commune de Lubunga, plus de 700 personnes ont perdu la vie, sans compter les disparus aux champs et en pleine forêt de cette entité administrative de la ville de Kisangani.
Gabriel Makabu, a Kisangani