AGOA 2025 à Kinshasa : Le pari gagné par Félix Tshisekedi et Julien Paluku pour l’image de la RDC

Forum AGOA 2024 à Washington
Forum AGOA 2024 à Washington

Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo va accueillir le prochain forum AGOA prévu entre juillet et août 2025. C'est le fruit de la diplomatie commerciale et économique que mène le Ministre congolais du Commerce Extérieur à  Washington aux États-Unis d'Amérique à l'occasion de la grande réunion sur le renouvellement de l'AGOA (African Growth and Opportunity Act), loi américaine qui permet aux pays d'Afrique Subsaharienne éligibles d'exporter la plupart de leurs produits aux États-Unis sans droits de douane et sans obligation de réciprocité.

Le ministre du Commerce Extérieur, Julien Paluku est revenu, à l’occasion de ces assises, sur la méthodologie ayant conduit à la victoire de la République Démocratique du Congo face aux autres États qui souhaiteraient également accueillir ces assises.

"Je suis heureux parce que je suis venu avec la candidature de la République Démocratique du Congo aux côtés d'autres pays, il s'agit du Nigéria, du Rwanda, d’Ile Maurice, du Bénin et d'autres pays qui voulaient abriter ces assises là et chacun a présenté un argumentaire pour convaincre les ministres du commerce de l'Afrique qui sont éligibles à l'AGOA pour devoir abriter le prochain forum de 2025. L'argumentaire de la RDC a été construit autour de 5 grandes raisons qui ont été passées au peigne fin à l'issue desquelles l'ensemble des ministres du Commerce de l'Afrique ont appuyé la candidature de la RDC pour abriter le prochain forum à Kinshasa parce que Kinshasa c'est la capitale de l'Afrique centrale, Kinshasa c'est le cœur de l'Afrique, Kinshasa c'est le centre d'attractivité mondiale", a indiqué Julien Paluku.

Le ministre a mis à l’avant plan "les avancées majeures pour avoir adopté la stratégie nationale AGOA/RDC que beaucoup de pays n'ont pas encore adoptée". 

M. Paluku est revenu sur les avantages d'accueillir de telles assises en République démocratique du Congo.

"Les pays gagnent sur plusieurs fronts d'abord le fait de changer davantage l'image, la construction de l'image d'un pays est un facteur d'attraction des investissements lorsque tous les pays Africains y compris les autorités américaines vont séjourner à Kinshasa ils vont nuancer l'image qui est souvent mal vendue par les détracteurs de la République Démocratique du Congo pour comprendre que Kinshasa peut accueillir aussi bien des forums des investissements parce que l'AGOA ne concerne pas seulement l'exportation des produits vers les USA mais ça concerne également l'attraction des investisseurs américains sur le continent africain".

Avec sa nouvelle stratégie nationale sur la promotion des exportations, Kinshasa compte capitaliser cela pour le développement de la chaîne des valeurs.

"Avec l'adoption de la stratégie nationale AGOA/RDC en listant les 21 filières agricoles qui sont concernées par la politique AGOA et les Cinq filières minières, la stratégie AGOA intègre désormais les Mines dans les échanges des produits entre les pays africains et les États-Unis d'Amérique, le Président de la République a estimé qu'on ne va plus continuer à exporter les produits bruts vers l'extérieur mais on devra leur donner une valeur ajoutée et celà va accroître les échanges commerciaux entre nous et les États-Unis d'Amérique. En 2010, lorsque nous avons été retirés de l'AGOA les échanges entre la RDC et les USA se situaient à 623 millions USD maintenant que nous avons été réadmis en 2020 l'objectif est d'élever ces échanges à hauteur de 3 milliards USD l'an pour que finalement entre nous et les USA contribuent efficacement à l'amélioration de notre balance commerciale", a-t-il espéré dans son compte rendu.

En décembre 2020 soit une année après l'accession de Felix-Antoine Tshisekedi au pouvoir, la République Démocratique du Congo a rejoint l’AGOA après dix ans de suspension. Ce retour était le fruit des avancées démocratiques et de beaucoup d’autres efforts fournis sur le plan économique. Cette loi a été promulguée en 2000 par l’ancien président américain Bill Clinton. Cette loi accorde une taxation préférentielle à des milliers de productions de l’Afrique subsaharienne exportées vers les USA.

L’objectif poursuivi par les autorités américaines est de permettre aux États bénéficiaires d’accroître leurs économies respectives afin qu’ils puissent affronter les défis de la mondialisation et parvenir à une stabilité politique et économique.

Clément Muamba