RDC: désavoué par la jeunesse et par les secrétaires nationaux, Kabuya peut compter sur le soutien de la présidence de l'UDPS

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Présidence de l’UDPS

L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) traverse une période de hautes turbulences. Plusieurs cadres et militants du parti au pouvoir sont déterminés à faire partir Augustin Kabuya, qu'ils accusent notamment de manque de vision, du clientélisme ainsi que de gestion solitaire et personnalisée du parti du sphinx. 

À l'issue d'une réunion extraordinaire, vendredi 12 juillet 2024, à Kinshasa autour du très  contesté chef du parti, l'exécutif de l'UDPS a renouvelé sa confiance à Augustin Kabuya, qu'il encourage de poursuivre sans désemparer les recommandations et résolutions issues de la retraite de Kisantu. Il dit, quant à lui, prendre acte du retrait de l'exécutif national du parti des membres qui auraient participé à une réunion irrégulière, vendredi 11 juillet dernier. De ce fait , il invite Augustin Kabuya «à prendre urgemment des dispositions utiles pour suppléer à ces départs volontaires». 

Nonobstant ce soutien lui apporté par la hiérarchie, le départ de Augustin Kabuya de la tête du parti présidentiel est le souhait d'un nombre important de militants. Après l'acte des  secrétaires nationaux, qui l'ont désavoué pour plusieurs reproches, c'est le tour du comité directeur de la ligue des jeunes de faire le même. Comme beaucoup, la jeunesse de l'UDPS critique la gestion de Kabuya, teintée du clientélisme, de népotisme, des menaces et du culte de personnalité, avant de proposer «la mise en place urgente d'un comité de de crise avec comme mission principale d'étudier toutes les questions qui dérangent le bon fonctionnement du parti et de proposer des pistes de solutions dans un bref délai».

Le ton de ce mouvement anti-Kabuya a été donné par Eteni Longondo, ex ministre de la santé et cadre de l'UDPS qui, à travers sa lettre au secrétaire général du parti, avait épinglé 23 problèmes qui caractérisent la mégestion de cette formation politique. Devant la presse en début de semaine, le médecin du feu Étienne Tshisekedi avait demandé la suspension de toutes les activités au sein du parti et annoncé l'organisation imminente d'un congrès pour «examiner, délibérer et statuer sur toutes questions et tous les problèmes liés à la mégestion du parti».

Pour sortir l'UDPS de cette crise, Sylvain Mutombo, ancien ministre de la défense nationale, propose entre autres la mise en place d'une cellule de crise qui sera composée de cinq pères fondateurs du parti encore en vie, élargie de Marthe Kasalu, épouse du défunt Étienne Tshisekedi Wa Mulumba; le rétablissement d'une gouvernance collégiale et démocratique; un cadre de réconciliation et d'unité ainsi que la convocation d'un congrès extraordinaire. Il apporte par ailleurs son soutien aux structures du parti, qui ont désavoué Augustin Kabuya. 

Malgré la pression exercée sur sa personne, ce dernier ne fait pas des concessions. Pour lui, tous ceux qui critiquent sa gestion ont été corrompus par les ennemis du président de la République afin d'infiltrer le parti de son émanation.

Samyr LUKOMBO