Procès coup d'État: Poursuite des interrogatoires des prévenus ce vendredi, Marcel Malanga ouvre la série

Marcel Malanga à la barre
Marcel Malanga à la barre

Une nouvelle audience relative à la tentative de coup d'État s’est ouverte ce vendredi 5 juillet 2024 à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa. Le tribunal militaire poursuit les interrogatoires des différents prévenus (51). C’est Marcel Malanga, fils de Christian Malanga qui ouvre la série. Appelé à la barre, Malanga fils a déclaré qu’il va comparaître quand les membres de l’Ambassade des Etats-Unis seront présents. “Le tribunal ne dépend pas de l'ambassade, ils savent que l'affaire passe à 9H30, vont nous suivre à travers les médias”, a répondu le juge. 

Lors de la précédente audience, Youssouf Ezangi considéré par le ministère public comme recruteur et bras droit de Christian Malanga était à la barre. Dans son intervention, il avait présenté le déroulement des évènements du 19 mai dernier en passant par l'étape de recrutement au niveau de la province du Kongo Central. Abordant spécifiquement, l'étape de l'attaque de la résidence de l'actuel président de l'Assemblée nationale Vital Kamerhe, Youssouf Ézangi se basant sur ses discussions avec Christian Malanga avait révélé que l'objectif n'était pas de tuer Vital Kamerhe. À l'en croire, Christian Malanga voulait que lorsqu’il va prononcer son discours de prise de  pouvoir au niveau du Palais de la Nation, que l'actuel Vital Kamerhe soit juste à ses côtés.

"Christian Malanga m'avait dit qu'on ne va pas tuer Vital Kamerhe. Nous devons juste le capturer vivant et il doit être à ses côtés lorsqu'il va prononcer son discours de prise de pouvoir. C'est ainsi que dès que nous sommes arrivés au coin de l'avenue de la résidence de Vital Kamerhe, Malanga et les trois américains dont son fils ont commencé à piloter le drone. C'est après que nous avons commencé les affrontements avec les policiers commis à la garde. Après échange des tirs, l'un de nous, Aboubacar, a été tué. C'est ainsi que nous avons quitté la maison de Vital Kamerhe en prenant une jeep de la police, direction Palais de la nation", avait relaté devant le Tribunal Youssouf Ézangi.

Comme lors de son interrogation dans un reportage de la presse présidentielle, Youssouf Ézangi a révélé qu'avant d'arriver à la résidence de l'actuel Président de la chambre basse du parlement, ils s'étaient rendus d'abord à la résidence de Jean-Pierre Bemba, à l'époque VPM, ministre de la défense nationale et anciens combattants. Une fois arrivé au coin de l'avenue, dit-il, l'absence des jeeps des militaires devant sa parcelle leur a renseigné que Jean-Pierre Bemba Gombo n'était pas dans sa résidence. Cette version des faits, a-t-il poursuivi, a été confirmée par une personne vivant avec handicap retrouvé aux environs de la résidence de Jean-Pierre Bemba Gombo 

Avant l'étape des interrogatoires, Me Carlos Ngwapitshi, avocat du prévenu Jean-Jacques Wondo avait procédé à la présentation du mémoire unique à la suite d'un nouveau rapport d'expertise que l'officier du ministère public a versé au dossier à l'audience précédente. Dans son argumentaire, l’avocat du prévenu a insisté sur la nullité du procès-verbal d’audition de son client et a affirmé que cette pièce doit être déclarée nulle et non être utilisée à titre de renseignements.

Ce même conseil avait affirmé que le téléphone et l’ordinateur de son client sont toujours saisis par les services de sécurité, qui envoie des messages qui lui sont imputés alors que le dossier est déjà pendant devant le tribunal. Il a demandé alors la restitution de ces pièces. La troisième demande de l’avocat du prévenu a visé la désignation d’un médecin militaire pour consulter son client et ordonner son transfert pour des soins dans un centre spécialisé.

Répondant à ces incidents soulevés par la partie Wondo, le tribunal a joint ces moyens au fond de l’affaire et a jugé que ceux-ci y sont liés.  Quant à la demande tendant de transfert du prévenu dans un centre spécialisé pour des soins, la juridiction militaire l’a rejetée motivant que le prévenu n’a pas apporté la preuve de sa maladie.

Plusieurs infractions pèsent sur ces prévenus à savoir, le terrorisme, la détention illégale d'armes et de munitions de guerre, tentative d'assassinat, association des malfaiteurs, meurtre et financement du terrorisme.

Clément MUAMBA