RDC: Envol ne s'inscrit pas dans les initiatives qui concourent à désigner un porte-parole de l'opposition face au pouvoir issu d'un "braquage électoral"

Photo d'illustration
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Des tractations sont en cours au niveau de l'opposition pour se doter au cours de cette législature de " son porte-parole " conformément aux dispositions de la loi n° 07/008 du 04 décembre 2007 portant statut de l'Opposition politique. Si Ensemble pour la République de Moïse Katumbi et LGD de Matata Ponyo Augustin se sont inscrits dans ce schéma, d'autres formations politiques de l'opposition bien qu'extra parlementaire s'opposent à cette démarche.

Après l'ECIDE de Martin Fayulu, c'est le tour du parti politique " Envol"  cher au député national honoraire Delly Sesanga Hipungu Dja Kaseng. Dans une déclaration faite ce mercredi 19 juin 2024,le parti de Delly Sesanga rappelle que les mécanismes pour la désignation du Porte-parole de l'opposition en vue de porter sa voix, présume une majorité ayant conquis le pouvoir de manière démocratique afin de justifier l'exercice d'une opposition républicaine de type institutionnel.

Selon Envol, Il présuppose un cadre institutionnel assaini démocratiquement. Dans l'état actuel de ravalement des Institutions et d'affaissement moral et politique de la démocratie, souligne le parti de Delly Sesanga, la stature institutionnelle de l'opposition reste une voie inopérante pour faire entendre la voie de la population meurtrie, rivée à la misère sociale, privée de liberté et livrée à l'insécurité. Face à la gravité de la faillite de la démocratie, crucifiée par l'usurpation du droit de vote par le régime actuel, l'ENVOL s'engage dans la voie de l'opposition démocratique hors institutions.

"De ce qui précède, l'esprit et la lettre de la loi n°07/008 du 04 décembre 2007 portant statut de l'opposition politique ne peuvent s'appliquer à un pouvoir issu de la fraude électorale. Une opposition démocratique, républicaine et institutionnelle, suppose un pouvoir tout aussi démocratique, républicain. Dans ce sens, l'ENVOL rappelle que lors de la journée politique de réflexion organisée par son Comité National en date du 20 avril 2024, ses cadres ont rejeté à l'unanimité les résultats de la forfaiture électorale de décembre 2023. Par conséquent, l'ENVOL ne s'inscrit pas dans les initiatives qui concourent à désigner un porte-parole de l'opposition face au pouvoir issu d'un braquage électoral" dit le parti politique Envol de Delly Sesanga

Pendant ce temps, Ensemble pour la République de Moïse Katumbi Chapwe et LGD de Matata Ponyo Mapon poursuivent des consultations et échanges pour se doter d'un règlement intérieur qui devra définir l'organisation et le fonctionnement de l'Opposition politique.

Depuis l'adoption de la constitution du 18 février 2006, l’opposition politique congolaise n'a pas toujours pu se doter de son porte-parole. Selon l'article 19 de la loi n° 07/008 du 04 décembre 2007 portant statut de l'Opposition politique, celui-ci doit être choisi dans les trente jours qui suivent l’investiture du gouvernement. Le gouvernement Suminwa étant déjà investi depuis le 11 juin dernier, le compte à rebours a déjà commencé pour l'opposition afin de se mettre en ordre.

Dans son discours d'investiture à la magistrature suprême, le Président Félix Tshisekedi avait reconnu le rôle et l'importance de l'opposition dans une démocratie. En sa qualité de garant de la nation et du bon fonctionnement des institutions avait promis de peser de tout son poids pour permettre à l'opposition d'avoir son porte-parole.

Clément MUAMBA