RDC : AETA et CREFDL appellent à l'audit de la CENI et dénoncent le report des élections des bourgmestres

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Centre Bosolo

Les organisations Agir pour des élections transparentes et apaisées (AETA) et le Centre de recherches en finances publiques et développement local (CREFDL) ont dénoncé ce mardi 18 juin, le report des élections des conseillers urbains, bourgmestres et bourgmestres adjoints, initialement prévues pour ce mercredi 19 juin, en République démocratique du Congo (RDC). Dans un communiqué conjoint, les deux organisations appellent à un audit de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) par la Cour des comptes, estimant que ce report est motivé par des raisons politiques et non financières.

Selon cette synergie,  la CENI dispose d'un « matelas financier important » décaissé par le Trésor public. 

« De décembre 2021 à novembre 2023, le trésor public a effectué un versement de 1 091 479 898 $ à la CENI pour financer les opérations électorales contre une demande de 1,1 milliard $. Comparés aux budgets votés de 711 millions USD, il se dégage un taux d’exécution de 153%, soit un dépassement de 53,31% », peut-on lire dans ce communiqué.

Les deux structures rappellent également que les décaissements ont continué jusqu'à fin décembre 2023 et que la CENI dispose du matériel nécessaire pour organiser les élections.

Ainsi les deux organisations appellent le parlement à solliciter l'expertise de la Cour des comptes pour auditer les fonds mis à la disposition de la CENI et à organiser un débat public. Elles demandent également au gouvernement de surseoir à tout décaissement de fonds en faveur de la CENI en attendant l'audit.  Pendant ce temps, « les rémunérations peuvent être payées à travers les dépenses communes par le Ministre du Budget », proposent-elles.

De lourdes conséquences du report des élections

Pour AETA et CREFDL, ce report des élections comporte des conséquences néfastes, notamment l'instauration d'un « climat de non-État »  au niveau des entités territoriales décentralisées (ETD). « La cohabitation sera difficile dès lors que l’organe délibérant est redevable devant le peuple et l’autre devant celui qui l’a nommé », précisent-elles. 

AETA et CREFDL redoutent également que le report des élections n'aggrave les « mauvaises pratiques dans la gestion des communes » et la « pauvreté au niveau local ». 

Bruno Nsaka