RDC : Le pape François appelle à la fin des violences dans l'est du pays alors que les attaques des ADF se multiplient

Le Pape François reçoit les victimes des violences dans l'est du pays
Le Pape François reçoit les victimes des violences dans l'est du pays

Le pape François a lancé un appel pressant aux autorités nationales et à la communauté internationale pour mettre fin à la violence dans l'est de la RDC, où les affrontements et massacres se poursuivent. « Des nouvelles douloureuses d'affrontements et de massacres continuent d'arriver dans l'est de la République Démocratique du Congo. J'adresse mon appel aux autorités nationales et aux communautés internationales pour que tout soit fait pour mettre fin à la violence et sauvegarder la vie des civils », a déclaré le pape à la fin de la prière de l'Angelus, dimanche 16 juin.

Le pape a également souligné que de nombreux chrétiens sont tués en "odium fidei", c'est-à-dire en haine de la foi. « Parmi les victimes, il y a beaucoup de chrétiens tués dans odium fidei, ce sont des martyrs. Leur sacrifice est une graine qui pousse et porte des fruits et nous apprend à témoigner de l'Évangile avec courage et cohérence. »

Pendant ce temps, les combattants des ADF ont intensifié leurs attaques dans l'Est de la RDC, semant la terreur parmi les populations locales. Mercredi 12 juin, les ADF ont attaqué le village de Maakengu, situé à deux heures de marche de Kambau, chef-lieu du groupement Bapakombe en secteur des Bapere, territoire de Lubero, tuant 25 personnes, selon des sources officielles. Il s'agit du bilan le plus lourd jamais enregistré lors d'une attaque des ADF à Lubero (Nord-Kivu).

Les rebelles avancent dans la forêt reliant le territoire de Beni à Mambasa, particulièrement à l'ouest de la route nationale numéro 4. La société civile locale rapporte que les ADF se dirigent désormais vers le village de Masongo dans le groupement Bakaeku, chefferie des Babila Babombi dans le territoire de Mambasa en Ituri. Là, six civils ont été tués et une maison incendiée par les terroristes dans la nuit du lundi au mardi 11 juin, après les attaques à Masau et d'autres villages proches de Cantine.

Après leurs exactions en territoire de Beni la semaine précédente, les combattants ADF ont traversé la rivière Biena et atteint le secteur des Bapere en territoire de Lubero, jusque-là épargné de leurs attaques. Le chef de secteur des Bapere, Macaire Sivikunula, a confirmé à ACTUALITE.CD la présence des ADF à Maakengu.

Les recherches continuent pour retrouver les corps des victimes des récentes tueries survenues depuis mardi 4 juin dans plusieurs villages du groupement Baswagha-Madiwe, territoire de Beni (Nord-Kivu). Selon les sources locales et confirmées par ACTUALITE.CD, au moins 82 personnes ont été tuées dans ces violences. Parmi elles, 18 personnes ont été décapitées lors d'une attaque à Masau, et huit maisons ont été incendiées.

La situation sécuritaire s'est également dégradée pour les prestataires de santé en territoire de Beni, qui ont entamé une grève le 20 mai pour protester contre les attaques répétées des ADF. Douze agents de santé ont été tués et 21 structures sanitaires fermées suite aux violences, selon ACTUALITE.CD.

En Ituri, l'axe routier Komanda-Luna a de nouveau été le théâtre d'une embuscade des ADF le 9 mai, faisant deux morts et deux motos incendiées. Sept corps en état de décomposition avancée ont été retrouvés près de Mangina, territoire de Beni, victimes des attaques des ADF.

Pour coordonner les opérations militaires contre les groupes armés dans cette partie du pays, le général-major Bruno Mandevu a été nommé à la tête du secteur opérationnel Sukola 1, basé à Beni. Il remplace le général Kasongo Maloba, rappelé à Kinshasa après deux ans de service dans la région.