À la suite du réquisitoire du ministère public présenté le mercredi 08 mai, sollicitant la condamnation de la commissaire supérieure adjointe Carine Lokeso à une peine à perpétuité, la partie prévenue a, au cours de l'audience de ce mercredi 22 mai, dénoncé ce réquisitoire qu'elle a qualifié d'œuvre "douteuse, incohérente, incongrue" ayant pour seul objectif de vouloir la condamnation de Carine Lokeso sur la base de la "clameur publique", sans preuve démontrant qu'elle a été responsable de la mort de Rossy Mukendi.
"Le ministère public ne peut que revenir sur la condamnation du premier degré. Nous dénonçons cette œuvre douteuse, incohérente, incongrue. Nous avons insisté sur le fait qu'il n'y a pas eu violation de consigne, car la consigne était générale et non particulière. En ce qui concerne le meurtre, cinq noms ont été cités. Il y a un doute. Donc le doute doit profiter à l'accusé. Il n'y a ni meurtre, ni violation de consigne. C'est simplement la clameur publique. C'est regrettable. Nous demandons l'acquittement pur et simple de notre client", a indiqué à ACTUALITE.CD, Jean Marie Anzelia, avocat de Carine Lokeso.
La prochaine audience aura lieu le 5 juin prochain. Le co-prévenu Tokis Kumbo présentera ses moyens de défense, avant que la haute cour militaire puisse prendre l'affaire en délibéré pour l'arrêt définitif.
C'est depuis le 10 janvier 2022 que la cour militaire de Kinshasa/Matete avait condamné dans cette affaire la commissaire supérieure adjointe Carine Lokeso à la servitude pénale à perpétuité assortie de 10 ans de sûreté incompressible pour le meurtre de Rossy Mukendi. Elle avait également été condamnée à 10 ans de servitude pénale pour violation des consignes. La cour avait aussi prononcé sa destitution de la police et mis les frais d'instance à charge de l'Etat. A l'issue de cet arrêt, la condamnée avait fait appel devant la haute cour militaire.
36 ans, Rossy Mukendi, initiateur du Collectif 2016, avait été tué par balle le 25 février alors qu’il participait à une manifestation appelée par les laïcs catholiques pour exiger des élections crédibles. Licencié en relations internationales à l’Université pédagogique nationale (UPN), il était aussi assistant dans la même université.
Ivan Kasongo