RDC : Appel à la suspension préventive des acteurs impliqués dans le détournement de fonds destinés à l'armement

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Le coordonnateur de l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ) alerte sur un probable détournement de fonds de l'État congolais alloués à l'achat d'armement par certains agents d'une société publique sud-africaine, en complicité avec quelques membres du gouvernement congolais. Dans une déclaration faite ce mardi 9 avril 2024, Georges Kapiamba a déploré l'indifférence des autorités congolaises face à ce détournement et recommande la suspension préventive de tous les acteurs politiques impliqués dans cette affaire.

« L’ACAJ reste profondément préoccupé par les informations relatives au détournement et surtout par l'absence d'enquête judiciaire en RDC. Ces faits impliquent des agents publics de l'État (membres du gouvernement et officiers de l'armée) et de l'Afrique du Sud. Au terme de l'article 2 du Protocole portant création de la SADC, tout État membre de cette organisation a l'obligation de promouvoir et d'établir des mécanismes nécessaires pour prévenir et éradiquer la corruption dans les secteurs public et privé. La RDC a ratifié ce protocole suivant la loi n° 2007-009, et ce dernier est entré en vigueur le 6 juillet 2005. Donc, le gouvernement congolais doit enquêter et poursuivre les auteurs et complices qui se retrouveraient dans les rangs de ses agents publics, ne pas le faire équivaudrait à encourager la violation de ses engagements », a déclaré Georges Kapiamba, Président National de l'ACAJ.

Et d'ajouter :

« Au Président de la République, de faire adopter en Conseil des ministres la nomination d'un Procureur spécial et des membres de son Bureau devant mener une enquête crédible sur la complicité éventuelle de certains membres du gouvernement et officiers des FARDC dans la réalisation de cette criminalité transnationale ; au Gouvernement, d'ordonner la suspension préventive de tous les agents publics de l'État qui seraient impliqués dans ces faits et d'allouer au dit Bureau des moyens matériels et financiers conséquents », a-t-il souligné.

Pour sa part, l'ACAJ a formellement saisi le Procureur Général près la Cour de cassation pour l'exhorter à ouvrir une enquête crédible sur les rôles que les agents publics de l'État congolais auraient joué dans cette criminalité transnationale. Elle a également sollicité une audience auprès du vice-premier ministre de la Défense nationale pour obtenir des informations sur les mesures concrètes prises par le gouvernement contre ces agents, en général, et les officiers des FARDC, en particulier, qui seraient impliqués dans ces faits.

Pour rappel, c’est en décembre 2022 que le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté la levée de l'embargo sur l'exportation d'armes vers la République Démocratique du Congo. Le pays avait fait l’objet d’un embargo sur les armes depuis 2000 suite à la recrudescence de la violence sur l'étendue du territoire national.

Grâce GUKA