Eric Nkuba Shebandu, alias Malembe, conseiller politique et stratégique de Corneille Nangaa, président du mouvement politico-militaire Alliance Fleuve Congo (AFC), a été arrêté et présenté à la presse vendredi 5 avril 2024 à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo.
Dans sa déposition dévoilée par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo, Eric Nkuba a cité une série de personnalités comme des contacts politiques mais aussi militaires. Parmi les contacts politiques, il a cité notamment Claudel Lubaya, Joseph Olenghankoy, ou encore Patient Sayiba (ex-DG de l’Ogefrem).
En réaction, le député national honoraire, Claudel Lubaya, s'est dit «ulcéré d’apprendre» qu’il a été cité parmi les « contacts politiques » de l’Alliance Fleuve Congo dirigé par l'ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante Corneille Nangaa.
« Ce n’est pas parce que je ne partage pas les points de vue du pouvoir en place que je serai tenté de prendre des raccourcis », a écrit Claudel Lubaya, président du parti politique Union Démocratique Africaine originelle (UDA-O) dans une mise au point publié sur son compte X, quelques heures après la communication des Forces Armées de la RDC.
L'ancien élu de Kananga, dans le Kasaï Central, rejette “de la manière la plus catégorique” ces allégations qui, selon lui, portent atteinte à son honorabilité et sa dignité. Se réclamant républicain par essence, Claudel Lubaya affirme rester « engagé dans une approche démocratique, d’une opposition républicaine et non violente, dans le respect de la Constitution et des lois de la République ».
De son côté, Patient Sayiba Tambwe, ancien Directeur Général l'Office de Gestion du Fret Multimodal (OGEFREM) évoque « comédie montée par le désormais célèbre médiatique bureau de renseignement militaire (Ex DEMIAP), ayant certainement mis dans la bouche d'un détenu de citer ma personne dans une prétendue implication de soutien à l'AFC ».
« Il est évident que je ne connais ni d'Adam ni d'Eve sieur Éric Nkuba. Ses propos sur ma personne n'engagent que lui et ceux qui lui ont mis dans la bouche les noms et les paroles à prononcer au cours de cette vaste farce. Pareil montage ne peut se concevoir que dans une dictature ; celle que je dénonce chaque jour. Et si l'objectif de cette mascarade est de me salir, ils ont complètement raté leur coup. Si c'est pour m'intimider plus qu'ils ne l'ont fait jusqu'ici, là aussi c'est une peine perdue », a-t-il fait savoir dans un message publié sur son compte X.
Et de poursuivre :
« Je note quand même, non sans curiosité, que, pour la première fois depuis l'avènement de ce régime, un détenu, accusé de faits graves, soit interrogé dans une salle très propre et très bien climatisée, il est assis confortablement et on l'aide même à trouver des réponses. Apparemment c'est la seule avancée dans "l'Etat de droit" tant vanté, mais creux en substance. Ceci dit, je rappelle que je suis un Républicain et mon combat s'inscrit dans ma foi et les valeurs que j'ai toujours défendues ».
Le 26 mars dernier, Lors d'un briefing presse co-animé avec son collègue de la Communication et Médias, Christophe Lutundula, VPM et ministre des Affaires Étrangères et de la Francophonie, avait révélé un plan du M23, soutenu par l'armée rwandaise, visant à étendre leur influence au-delà du Nord-Kivu.
Selon Christophe Lutundula, ce plan, en collaboration avec l'AFC, cherche à convaincre l'opinion nationale et internationale que le Rwanda n'est pas impliqué dans la crise actuelle, suggérant qu'il s'agit d'une crise interne congolaise.
Clément MUAMBA